«Paolo, comment avez-vous vécu cette situation de…» Le journaliste n’a pas eu le temps de terminer sa question, la première de la conférence de presse. L’entraîneur du FC Sion l’a fait à sa place: «… de merde, cette situation de merde». Suspendu pour trois matches après son expulsion contre Zurich en février, Paolo Tramezzani s’apprête à retrouver son banc après six semaines d’exil, ce samedi contre Saint-Gall. Une période qui «n'a pas été simple à vivre».
C’était aussi la première fois que Paolo Tramezzani rencontrait à nouveau les médias, ce jeudi matin à l’occasion du point presse hebdomadaire du FC Sion. Un rendez-vous qu’il avait soigneusement évité. Seule demande en préambule: aucune question sur le fameux match entre le FC Sion et Zurich (où Paolo Tramezzani avait été expulsé), ni sur la décision en elle-même de la Swiss Football League qui l’avait suspendu pour quatre matches. Une peine réduite ensuite à trois rencontres après le recours valaisan.
Déçu par ses joueurs
«J’ai eu l’impression d’être inutile, a repris le technicien. Cela m’a beaucoup manqué de ne pas pouvoir faire partie des matches et d’être proche de mes joueurs. Pour moi, c’était un drame sur le plan sportif qui m’a beaucoup touché.» Privé de ligne de touche, le coach du FC Sion a tenté plusieurs options pour suivre malgré tout les matches de ces joueurs: dans une chambre d’hôtel face à YB, dans les tribunes contre Lugano ou en loge à la Praille. «Peu importe l’endroit, j’avais toujours l’impression d’être en différé, en retard. C’est la première fois que cela m’est arrivé dans ma carrière. Je ne dirais pas que j’ai appris de cette expérience. Mais, j’ai compris tant de choses. Lesquelles? Je n’ai pas envie d’en dire plus.»
L’Italien avait le droit mener son équipe toute la semaine à l’entraînement mais il ne pouvait pas en faire de même durant la rencontre du week-end. En trois matches sans le «Mister», le FC Sion a connu autant de défaites. «Nous avons fait un pas en arrière durant cette période, reprend Paolo Tramezzani. Il nous a manqué tant de choses. Ce n’était pas beau à voir et j’attendais plus de mes joueurs. Je le leur ai dit. Je ne suis pas du genre à faire mine que tout va bien.»
Saint-Gall à Tourbillon
L’entraîneur valaisan ne parvient pas à expliquer le manque de stabilité des Sédunois, capables de faire complètement déjouer le FC Bâle au Parc Saint-Jacques puis de passer à côté du match suivant. Ce samedi soir (20h30), c'est une belle affiche qui attend le public de Tourbillon avec la venue de Saint-Gall, encore invaincu en 2022. «C’est une très belle équipe qui s’est renforcée avec brio durant le mercato, appuie Paolo Tramezzani. Mais le match de samedi va dépendre de nous, du visage que nous allons démontrer sur le terrain.»
Les Brodeurs conviennent bien aux Valaisans puisqu’ils n’ont jamais perdu face à cet adversaire cette saison (5 points en 3 matches). Sion sera toujours privé d'Itaitinga dont la convalescence a encore été prolongée de deux ou trois semaines. Blessé contre Zurich, Kevin Bua est, lui, de retour et en pleine possession de ses moyens.