Le Parc Saint-Jacques a invoqué le Basilic de Bâle pour cette demi-finale de Conference League. Le gardien de la ville, figure mythologique mi-serpent mi-coq, a déployé ses ailes sur toute la tribune latérale du stade au moment où les joueurs entraient sur le terrain. «Beflügelt von Draum» («Envolez-vous grâce à ce rêve») priait le public rhénan dans une ambiance indescriptible.
Ce rêve devait emmener les Bâlois à Prague, ville hôte de la finale. Jamais un club suisse n'avait été convié à pareille fête. C'est finalement la Fiorentina qui sera de la partie. Les Italiens ont arraché leur carton d'invitation à la 129e minute des prolongations. Antonín Barák a inscrit le 3-1 au bout du suspense et fait sonner le réveil des Bâlois.
Amdouni, qui d'autre?
Depuis le début de l'année, Zeki Amdouni veille à sa manière sur le destin des Bâlois. L'attaquant genevois de 22 ans n'a pas manqué à son devoir ce jeudi soir face à la Fiorentina. Il a signé l'égalisation du FCB en deuxième mi-temps. Une action de grande classe. Sur un long ballon, le Romand se joue d'Igor avant de tromper Pietro Terracciano (1-1, 55e). Le Parc Saint-Jacques s'enflamme une deuxième fois.
Les Rhénans, grâce à leur victoire à Florence la semaine dernière (1-2), n'avaient besoin «que» d'un match nul pour se qualifier. Ils ont livré une première demi-heure de haut vol, emmené par Dan Ndoye. Le Vaudois a été irrésistible dans son couloir droit. Malheureusement pour lui, et pour le FC Bâle, ses dribbles étaient plus précis que ses choix dans les derniers mètres.
Le doublé de Gonzalez
La Fiorentina a puni ce manque d'efficacité offensive en l'espace de quelques minutes. Une première frappe du bien nommé Giacomo Bonaventura, suivi d'un corner. Le Bâlois Riccardo Calafiori est au marquage sur Nicolas Gonzalez. L'Argentin donne l'avantage aux visiteurs de la tête (1-0, 35e).
L'attaquant toscan a jailli une deuxième fois après l'égalisation bâloise. Replié en défense, Zeki Amdouni ne peut repousser un centre de Dodo. Nicolas Gonzalez trompe encore Marwin Hitz d'une reprise rageuse. 2-1 pour les Toscans. Un score synonyme de prolongation.
Marwin Hitz, le Basilic
Marwin Hitz s'est alors transformé en Basilic, défendant becs et ongles son but. Le portier a réalisé deux parades décisives à la 94e: une parade réflexe sur une tête de Luka Jovic (qui a remplacé un Cabral transparent), puis une intervention devant le fameux Nicolas Gonzalez qui rôdait encore.
Le FC Bâle a souffert dans ces prolongations, offrant une nouvelle occasion à Giacomo Bonaventura (100e). Le tir trop mou de l'Italien a été une nouvelle alerte sur les buts de Marwin Hitz.
Cruelle désillusion
Au plus fort de la tension, un supporter toscan a été victime d'un malaise dans le secteur visiteur. L'intervention des secours a provoqué l'interruption de la partie pendant près de dix minutes. De quoi emmener cette demi-finale dans un temps supplémentaire à rallonge.
Luka Jovic, seul à cinq mètres, a raté le but de la victoire. La demi-volée du Serbe s'est envolée au-dessus du cadre à la 123e minute de jeu. Les 2000 Florentins présents au Parc Saint-Jacques n'ont eu besoin de patienter que six minutes de plus. La baraka d'Antonín Barák a privé le FC Bâle d'une série de tirs au but et d'une finale européenne. La fin cruelle d'une incroyable aventure continentale.