Le Valaisan est heureux à Budapest
Quentin Maceiras: «La Hongrie était le bon choix, sportif et familial»

Quentin Maceiras se sent tellement bien à Budapest, où il est arrivé en 2023, qu'il vient de prolonger de deux ans. A la lutte pour le titre avec son club, le Valaisan de 29 ans est heureux d'avoir fait le bon choix pour sa carrière et sa vie de famille. Rencontre.
Publié: 03.05.2025 à 09:00 heures
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Dernière mise à jour: 03.05.2025 à 10:13 heures
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Quentin Maceiras a resigné pour deux à la Puskas Akademia, actuel deuxième du championnat hongrois.
Photo: DR
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Depuis son arrivée en Hongrie en 2023, Quentin Maceiras n'a fait qu'une erreur majeure, mais elle lui a coûté cher. «Avant les dernières vacances d'hiver, j'ai demandé au club de me préparer une quinzaine de maillots pour les offrir à ma famille et à mes amis. J'ai écrit à la responsable en lui indiquant le nombre exact de maillots 'Maceiras' que je voulais, avec le numéro 24.» Celle-ci lui répond en lui demandant s'il est sûr, avec un point d'interrogation. Le Valaisan valide et les maillots sont prêts pour Noël, juste avant de monter dans l'avion. Tout bien, donc? «Oui, sauf qu'une fois dans le vestiaire, je les montre à un coéquipier et il me demande pourquoi j'ai choisi le 24. Je lui réponds que c'est mon numéro et là, il se marre. 'Non, ton numéro, c'est le 23'. J'avais confondu avec YB!»

Le résultat est sans appel: quelque part dans le Valais central se promènent actuellement quinze personnes avec un maillot floqué du mauvais numéro. «C'était trop tard pour les refaire et ça m'a coûté plusieurs centaines de francs. De toute façon, personne n'a remarqué!» Et pour ceux qui ne savaient pas, ils le découvriront dans cet article!

Le deuxième enfant va arriver

Sinon? La vie de Quentin Maceiras à Budapest est un long fleuve, le Danube en l'occurrence, tranquille. Arrivé en 2023 en Hongrie, le latéral droit valaisan vient de prolonger pour deux ans supplémentaires. «J'aurai 31 ans, ce sera l'heure de scolariser notre premier enfant qui a un an et demi maintenant. On verra à ce moment-là. Mais pour l'heure, je suis très très heureux ici. J'ai fait le bon choix, tant sportivement que pour la famille», confie-t-il en cette fin du mois d'avril lorsque Blick le retrouve au centre-ville de Budapest, pas loin d'où il réside.

Le pont de la Liberté et le Danube font partie des beautés de Budapest.
Photo: Sven Thomann

«En voiture, je suis à dix minutes d'ici. Et il me faut environ 35 minutes pour me rendre au centre d'entraînement», explique celui qui vit avec sa copine, enceinte de leur deuxième enfant, et leurs deux chiens. «Tout le monde se plaît énormément ici. Budapest est une ville formidable, très sûre. C'est une capitale magnifique. Quand on sort les chiens à 22h, que ce soit ma copine ou moi, on se sent très en sécurité. Et il y a toujours quelque chose à faire.» Quentin Maceiras joue et s'entraîne pourtant à la Puskas Akademia, dans un petit village nommé Felcsut, que l'équipe de Suisse connaît bien puisqu'elle y a affronté Israël en novembre dernier. La Pancho-Arena est un bijou, une petite cathédrale, et le centre d'entraînement est à l'avenant. Mais habiter à Felcsut ne se justifie pas, quand Budapest et ses merveilles se trouvent à proximité.

Les vols low-cost entre la Suisse et Budapest, la bonne affaire

«Aucun de mes coéquipiers n'y habite, même pas les Hongrois. Au début, je me disais que j'y habiterais, parce que le football est mon travail et ma priorité absolue, mais ensuite, j'ai réfléchi et tout est tout de même plus pratique à Budapest», assure-t-il. Notamment pour recevoir la visite de la famille et des amis, une démarche facilitée par les nombreux vols low-cost entre la Suisse et la capitale hongroise.

Quentin Maceiras continue donc son chemin en Hongrie, un pays qui gagne à être connu, selon lui. «J'y étais déjà venu avant de signer, une fois, avec un ami. J'avais trouvé Budapest très belle et je confirme ce constat tous les jours depuis que je suis là. Après, il y aussi la Hongrie plus rurale, moins occidentale. Nous sommes allés au lac Balaton, c'est splendide, et nous nous sommes rendus dans les pays voisins, en Autriche, en Croatie, en Serbie... On profite au maximum! Mais quand on a quelques jours de repos consécutifs, lors des trêves des équipes nationales, on revient en Suisse à chaque fois», explique le Valaisan, qui veille à trouver un équilibre entre sportif et extrasportif.

30 à 40 mots de hongrois

«Et l'équilibre, c'est aussi profiter et prendre tout ce qu'on peut prendre, que ce soit des rencontres, de la culture, la langue. Pour pouvoir rentrer en Suisse plus tard avec le bagage rempli d'expériences.» Et la maîtrise de 30 à 40 mots de hongrois, quand même. «Alors ça, c'est le grand défi. C'est une langue extrêmement compliquée, qui ne ressemble à aucune autre. J'ai appris les mots de base, pour être poli et respectueux, mais maîtriser cette langue, ça me semble très difficile.»

Photo: DR

Sur le plan du football, tout va très bien également. Alors que se profile le choc face au leader Ferencvaros ce week-end, la Puskas Akademia est deuxième, à trois points du géant vert. «Tout nous oppose. Ferencvaros est le club le plus populaire, avec des dizaines de milliers de fans. Nous, on est un peu plus anonymes, on a beaucoup moins de supporters, mais ce n'est pas forcément négatif. On a moins de ferveur, c'est sûr, mais moins de pression aussi.» Y compris à l'intérieur du club. «L'objectif, c'est les trois premiers, pour jouer l'Europe. Le titre, ce serait vraiment un bonus. On le prendra volontiers s'il arrive!»

Le choc au sommet contre Ferencvaros ce week-end

Titulaire indiscutable en tant que latéral droit, Quentin Maceiras, double champion de Suisse avec YB, ne dirait bien sûr pas non à un troisième titre national et aux tours de qualification en Champions League. «Ce serait énorme. Si on gagne samedi, tout sera possible. Et si on ne le fait pas, on ira chercher cette place sur le podium». Cette année, Puskas Akademia et son latéral valaisan ont bien failli choquer la Conference League, eux qui ont été tout près de sortir la Fiorentina, actuel demi-finaliste. «C'est un gros regret. On menait 2-0 là-bas. Finalement, on fait 3-3. Et au retour, à 11 contre 9, on ne les bat pas.» Score final 1-1 et défaite aux tirs au but, avec un David de Gea en feu.

L'Europe, Quentin Maceiras espère bien la revivre l'été prochain au sein d'un club bien structuré et où il se sent à l'aise. «En fait, leur objectif à long terme est de former de jeunes Hongrois. Et ils veulent des étrangers pour les développer. Ce qui les intéressait chez moi, c'était mon expérience de la Champions League avec YB.» Et une mentalité positive, aussi, notamment dans ce souci d'encadrement. «Oui, mais attention, il faut être performant sur le terrain! C'est vrai que j'essaie de donner des conseils aux jeunes, mais si je ne suis pas bon, ça ne sert à rien.»

Photo: DR

Depuis cet automne, il est officiel qu'un joueur au passeport suisse évoluant en Hongrie peut devenir international suisse. Evidemment, l'information n'a pas échappé à Quentin Maceiras, qui ne connaît pas encore personnellement Stefan Gartenmann. «Je vais lui parler après le match ce week-end, c'est clair. J'en ai parlé avec Vincent Sierro, je sais qu'il lui a parlé de moi aussi.» De quoi donner des idées de Nati au latéral droit? «Je ne pense pas à ça. Evidemment que ce serait un honneur monumental. Et oui, on peut jouer en Hongrie et être en équipe de Suisse. Je ne vais jamais rien exclure, mais je n'y pense pas tous les jours», répond-il de manière très lucide. Un éventuel titre de champion et un parcours européen de bonne facture pourraient toutefois amener un peu de lumière sur lui, à un poste sinistré en équipe de Suisse, où Isaac Schmidt et Lucas Blondel se sont relayés lors du dernier rassemblement et semblent incarner l'avenir.

Sion, YB et la Champions League

L'actualité, c'est donc le moment présent, et ce gros match face à Ferencvaros. «De toute façon, dans ma carrière, j'ai toujours avancé pas après pas. Quand j'ai commencé ma carrière, au tout début, si on m'avait dit que j'allais jouer en Super League avec le club de mon canton, le FC Sion, puis que j'irais à YB, que je jouerais la Champions League, jamais je n'y aurais cru. Donc, je ne me prends pas la tête avec l'avenir. Quand j'aurai fini mon contrat, j'aurai 31 ans et je serai, je l'espère, encore en âge d'être performant. J'essaie de faire attention à moi, de prendre soin de mon corps.»

Avec son agent Michel Urscheler, en visite à Budapest.
Photo: DR

Pour finir, pourquoi pas, en Espagne, jouer dans le club de ses rêves, le Deportivo La Corogne, le club-phare d'une région, la Galice, dont une partie de sa famille est originaire. «Ce sera à mon agent Michel Urscheler de jouer! C'est sûr que l'Espagne, c'est toujours dans un coin de ma tête. Mais si je n'y arrive pas en tant que joueur, je m'y rendrai en vacances», sourit-il, très heureux de vivre cette expérience hongroise, pour laquelle il signerait à nouveau sans hésiter. «A 100%. Vous me remettez le stylo devant moi, comme il y a deux ans, et je signe à nouveau.» Encore plus si le premier titre de champion de l'histoire du club devient réalité d'ici quelques jours.

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