La Selección a déclenché une petite tempête politique en annonçant, sur son compte officiel, le match de qualification de ses M21 en parlant du «Territoire du Kosovo». Une formule qui peut sembler anodine mais qui ne l’est pas du tout.
Une formule lourde de sens
L’Espagne, à l’instar de la Serbie, de la Russie ou encore de cinq pays de l’Union européenne (dont la Grèce et la Roumanie), ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo, proclamée en 2008. Depuis, Madrid refuse d’utiliser le nom de «Kosovo» dans ses communications officielles. D’où cette formule alambiquée, «Territorio de Kosovo», qui fait bondir les autorités et les supporters kosovars.
Pas une première
Déjà lors des matchs de la Roja contre le Kosovo en 2021 (qualifications pour la Coupe du monde), la fédération espagnole avait adopté la même terminologie. À l’époque, les commentateurs espagnols avaient même reçu pour consigne de ne pas dire «sélection du Kosovo», mais de parler de «l’équipe de la Fédération de football du Kosovo».
Pour les Kosovars, cette façon de faire est vécue comme une provocation et un manque de respect, alors même que l’UEFA et la FIFA reconnaissent pleinement leur équipe nationale. Côté espagnol, c’est au contraire vu comme une nécessité diplomatique, car reconnaître le Kosovo dans le cadre sportif pourrait être interprété comme une reconnaissance politique – ce que Madrid veut éviter à tout prix, par crainte d’alimenter les revendications indépendantistes internes, notamment en Catalogne.
Un duel sous tension
Ce soir, à Pristina, l’enjeu sportif est clair: décrocher des points pour l’Euro M21. Mais le contexte montre une fois de plus que, quand il s’agit du Kosovo, le football n’échappe jamais à la politique.