Ouch! La Suède s’est pris une claque monumentale au Kosovo (0-2) et les médias du pays n’ont pas de mots assez durs pour éreinter leur équipe nationale.
«Frappe-moi durement au visage pour que je me sente vivant», écrit Aftonbladet, reprenant le refrain du chanteur Thomas Stenström avant d’ajouter, ironique: «Merci pour la leçon, Kosovo.» Le quotidien s’en prend surtout aux choix offensifs du sélectionneur Jon Dahl Tomasson. «La fédération l’a engagé pour proposer du football moderne, du spectacle et du divertissement. Pristina en a profité à fond! C’est une erreur de système, une conception narcissique du football si grave que l’autorité d’enquête sur les accidents devrait déjà réserver des salles de conférence à Solna.»
Même son de cloche au Göteborgs Posten, où l’on dénonce un système suicidaire. «Tomasson a tout misé sur l’offensive et les profils de l’attaque. Mais en un an et demi, il a transformé la Suède en l’équipe nationale la plus naïve du monde.»
«Un désastre historique»
Pour le journal, les espoirs de qualification sont d’ores et déjà envolés: «Bien sûr, il est difficile de faire pire qu’un 0-2 contre le Kosovo, mais il est tout aussi impossible que la Suède de Tomasson se relève. C’est terminé.»
Le Dagens Nyheter, lui, préfère le sarcasme: «La nouvelle équipe nationale veut être amusante et divertissante – et elle y parvient. Car la Suède est une vaste blague. Sauf que, malheureusement, ce qui est proposé reste misérable.»
Le Svenska Dagbladet tente de trouver des précédents aussi calamiteux. En vain: «Même la défaite contre le Costa Rica en 1990 (1-2) ou le 0-0 contre Trinidad et Tobago en 2006 ne font pas le poids. À Pristina, l’équipe de Tomasson s’est effondrée comme un château de cartes. Un désastre tactique, un échec historique: la route vers la Coupe du monde est désormais longue et semée d’embûches. »
Enfin, Expressen conclut dans un registre dramatique: «Cette prestation est une trahison. Une trahison envers tous, envers tout ce que l’on croyait possible avec cette génération de talents. Rarement une équipe nationale suédoise a compté autant de joueurs convaincus de leur potentiel. Et voilà le résultat.»