En 2013, lorsqu'Evian Thonon Gaillard cherchait un stade pour évoluer en première division française, il avait été question que l'équipe de Pascal Dupraz vienne jouer un week-end sur deux à la Praille, à Genève. Michel Platini, alors président de l'UEFA, avait dit non. Un match d'un championnat national doit se jouer dans le pays en question. Les clubs «invités» comme Vaduz ou Monaco font exception, mais la règle était claire: un club français ne peut pas jouer un match de championnat en Suisse.
Mais les lignes sont en train de bouger. Et pas dans le cadre d'un arrangement entre voisins, mais plutôt dans celui de rentrées financières, bien évidemment. Ainsi, la Supercoupe d'Espagne et d'Italie se joue déjà dans le Golfe Persique, et il ne manque pas grand chose pour des matches de championnat y soient délocalisés. Cela s'appelle le pouvoir de l'argent. Ou, dis plus poétiquement, «l'attrait des nouveaux marchés».
Ainsi, Tom Werner, président de Liverpool, s'est récemment illustré par des déclarations hasardeuses. «Je suis déterminé à ce qu'un jour un match de Premier League se joue à New York. J'ai même l'idée un peu folle de jouer un jour à Tokyo, quelques heures plus tard à Los Angeles, quelques heures plus tard à Rio, quelques heures plus tard à Riyad, et de faire en sorte que ce soit un jour où le football, où la Premier League, soit célébrée», a osé déclarer l'Américain.
Les fans sont furieux
Les fans anglais ne sont logiquement pas contents, mais Tom Werner a pensé à aux. «Trouvons un moyen de leur offrir des voyages et des hébergements très bon marché, de sorte que si Liverpool joue contre Nottingham Forest, nous soutiendrons les supporters qui viennent à New York et ferons en sorte que cette journée soit également attractive pour eux», a-t-il enchaîné.
Pas de quoi rassurer les fans. Le Liverpool FC Supporters Board s'est d'ailleurs insurgé au travers d'un tweet: «Le club n'envisage pas de le faire. Même dans ce cas, le club nous a assuré que cela ferait l'objet d'une consultation avec notre comité de supporters, conformément à l'accord conclu avec ce dernier.»
Et qu'en pense la FIFA? Elle va dans le sens de l'argent. Elle a en effet initié il y a un mois un groupe de travail chargé de formuler des «recommandations sur le sujet»...