Le Nord-vaudois est de retour!
Raoul Savoy: «Le Tchad, le genre de défis que j'adore»

Raoul Savoy est de retour! Le Nord-Vaudois se confie à Blick au lendemain de l'officialisation de sa nomination à la tête du Tchad. Un nouveau défi qui le passionne, avec, dans le viseur, la CAN 2027, une compétition à laquelle les Sao n'ont encore jamais participé.
Publié: 02.08.2025 à 12:02 heures
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Dernière mise à jour: 02.08.2025 à 12:55 heures
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Raoul Savoy a un nouveau beau défi devant lui.
Photo: AFP
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Il commençait à trouver le temps long en haut de sa colline de Sainte-Croix, dans le Nord vaudois. Libéré de con contrat avec les Fauves de la Centrafrique en novembre dernier, Raoul Savoy a pris du plaisir à apporter son expertise à la radio RTN pour les matches de Xamax et à la RTS de manière générale, mais le terrain lui manquait terriblement.

«J'ai eu des approches dans le Golfe, mais aussi au Maroc et en Algérie, mais à chaque fois pour des clubs pour des missions commando ou des projets que je ne sentais pas à 100%», explique-t-il. Et puis, voilà quelques semaines, arrivent les premiers signaux en provenance de la Fédération tchadienne.

«Là, avec mon agent, on a tendu l'oreille. Là, on est vraiment dans le genre de défis qui me passionnent», explique-t-il. Depuis son départ de la Centrafrique, le football suisse ne comptait plus que deux sélectionneurs nationaux: Murat Yakin et Vladimir Petkovic, en Algérie. Le trio est donc recomposé.

Il n'a pas juste posé son CV et attendu

Pas question, dès lors, de rester passif. Malgré ses nombreuses expériences à la tête de sélections africaines, Raoul Savoy et son conseiller ont monté un dossier de la meilleure qualité possible. «C'est comme ça: si un projet m'intéresse, je me donne à fond. J'ai toujours bossé comme ça. Donc là, on a présenté un vrai projet, avec une vision de fond. On n'a pas juste posé le CV en attendant que ça passe.» Développement à moyen terme, stratégie, planification, connaissance du contexte local: le Nord-Vaudois s'est impliqué et a eu le bonheur de décrocher la mise.

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«Pour vous dire, il y a quelques jours, la Guinée m'a approché pour savoir si j'étais intéressé d'être sur la liste de candidats pour la sélection. J'ai décliné, parce que c'était clair pour moi: le processus pour le Tchad était lancé, je ne voulais rien d'autre. Comme me l'a dit un membre de la Fédération tchadienne ces derniers jours: les planètes étaient alignées», explique-t-il, alors qu'il va s'envoler pour N'Djamena dans les tout prochains jours pour signer son contrat.

Enfin des matches à domicile!

Qu'a-t-il particulièrement apprécié dans la proposition des Sao, le surnom de la sélection tiré du nom des premiers habitants de la région au Xe siècle? «Comme en Gambie, au Swaziland et en Centrafrique, on est sur un nouveau départ, une nouvelle histoire, avec beaucoup de choses à construire. J'adore ce genre de défis, ils me stimulent. Il y a un nouveau président de la Fédération et un stade flambant neuf qui sera inauguré en septembre contre le Ghana.» Un point essentiel, car le technicien n'a pas joué de match à domicile depuis plusieurs années. «Avec la Centrafrique, comme d'autres sélections, on devait se débrouiller. On allait jouer au Cameroun ou au Maroc. Pour le Tchad, c'était la même chose. Mais le stade est là et ça fait une grosse différence.»

Le nouveau stade national de N'Djamena et ses 30'000 places.
Photo: DR

Toujours positif, le Nord-Vaudois s'est toujours adapté. «Jouer constamment à l'extérieur, c'est intéressant aussi pour un staff. Tu dois développer autre chose, forcer les joueurs à aller chercher la motivation ailleurs que dans le public. Intellectuellement, c'est stimulant, ça t'oblige à te renouveler. Mais ça va un moment...», sourit-il, impatient de découvrir le tout nouveau stade de N'Djamena. «Et ça amène beaucoup d'euphorie au sein de la population. Les fans de la sélection n'ont pas vu leur équipe depuis plusieurs années, donc en septembre, ça risque d'être très sympa...», assure Raoul Savoy, lequel travaille depuis une vingtaine d'années en Afrique.

L'inauguration du stade en septembre face au Ghana

Les rassemblements de septembre et d'octobre seront consacrés à la fin des qualiifcations pour la Coupe du monde 2026. Le Tchad sait déjà qu'il ne s'envolera pas pour les Etats-Unis, mais l'idée est de bien terminer pour mettre une dynamique en place pour l'anne suivante. «On des jolis matches, contre le Mali et le Ghana, et aussi Madagascar, qui a encore une chance. On va jouer le rôle d'arbitres, on verra ce qu'on peut faire, et on voudra gagner le dernier match contre la Centrafrique.» Pour le coach? «Pas seulement», rigole-t-il.

«Surtout parce que c'est un adversaire abordable pour nous et qu'il y a l'hégémonie régionale qui est en jeu. Sur ces quatre matches, on va en jouer trois à domicile dans notre nouveau stade, on veut bien figurer. Mais au-delà des résultats, ce qui sera très important pour moi sera de trouver un groupe prêt à affronter 2026. On fera le point en fin d'année et là j'aurai déjà une image très précise de la situation, des points à améliorer et de ceux sur lesquels on peut s'appuyer.»

Le grand défi sera de tenter de se qualifier pour la Coupe d'Afrique des Nations, un horizon inconnu pour les Sao. «Ils ne l'ont jamais fait. Alors oui, on vise 2027. C'est le même défi qu'avec la Centrafrique.» Il avait d'ailleurs bien failli réussir, passant à une boulette de son gardien de disputer la CAN en Côte d'Ivoire, une blessure encore bien présente chez lui.

Photo: FIFA via Getty Images

Pour entrer dans l'histoire du Tchad, Raoul Savoy s'appuyera sur le même staff que ces dernières années, avec son adjoint camerounais Hans Agbo, ancien joueur des Lions indomptables, mais aussi deux Suisses, et des locaux pour bien appréhender le contexte local. «Je vais passer beaucoup de temps sur place, comme toujours, pour être le plus efficace possible.» Et trouver l'équipe qui lui permettra de gravir la montagne CAN 2027. «En Afrique, c'est très simple, tu dois toujours trouver le bon équilibre entre les trois piliers que sont les joueurs locaux, les joueurs locaux partis progresser à l'étranger et les joueurs nés à l'étranger avec des racines du pays. Les prochaines semaines me serviront à avancer là-dessus.»

Loum Tchanoua vient de signer à Burnley, en Premier League.
Photo: Getty Images

Parmi les joueurs intéressants, Raoul Savoy pourra sans doute s'appuyer sur les frères Loum et Haroun Tchaouna, le premier venant de signer à Burnley en provenance de la Lazio. «Et il y a des joueurs en Turquie, en France, en Espagne, en Afrique du Sud...» Aux Sao et à leur nouveau coach de jouer!

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