Lucerne en ébullition! Plusieurs heures avant le coup d’envoi du match entre la Suisse et les légendes brésiliennes, c’est déjà le chaos autour de la Swissporarena: embouteillages, foule compacte, impatience dans l’air. Ronaldinho (45 ans) est en ville. Et avec lui, un parfum de nostalgie, d’insouciance et de magie sud-américaine.
Dès la veille, la star et ses amis font la une. Selon plusieurs témoins, Ronaldinho a prolongé la nuit zurichoise jusqu’à plus de trois heures du matin à la boîte de nuit Jade. Le lendemain, l’ancien Ballon d’Or semble d’ailleurs avoir adopté une interprétation très libre de la ponctualité helvétique: alors que la sélection suisse s’échauffe à 17h30, on ne voit toujours pas le champion du monde 2002.
Ce n’est qu’un peu après 18h que la légende apparaît enfin, escortée de caméras et de gardes du corps. Alex Frei, tout sourire, immortalise la scène avec son fils. Résultat: coup d’envoi retardé d’une bonne demi-heure.
Un air de Rio en Suisse centrale
Dans un stade plein à craquer, le ton est vite donné. «Superbe stade, magnifique pelouse», glisse Rafinha, ancien du Bayern Munich. Johan Djourou trépigne: «Jouer contre Ronaldinho, ce n’est pas quelque chose qu’on vit tous les jours.»
Quand les Brésiliens entrent sur la pelouse, la Swissporarena tremble. Les téléphones s’allument, les cris fusent, les sourires s’élargissent. Et quand Ronaldinho marque, le stade tout entier se transforme en piste de samba. Maicon, Rivaldo et Roberto Assis, le frère de Ronaldinho, enchaînent les gestes techniques comme s’ils n’avaient jamais quitté le Maracanã (ou Tourbillon). Même Johann Vogel et Veroljub Salatić en restent bouche bée.
Show, sourire et spectacle
La scène de la soirée arrive à la 35e minute. Johan Vonlanthen fauche André Santos, ex-joueur de GC. Les deux hommes se lancent dans une comédie improvisée. Le public hurle de rire, l’arbitre hésite entre siffler et applaudir. Ce soir-là, pas de VAR: la séquence passe directement sur l’écran géant, sous les ovations d’un public conquis.
Standing ovation pour un magicien
Le match se termine sur le score de 6–4 en faveur des Brésiliens. À la 78e, Ronaldinho lève la main pour demander le changement. Quand il quitte le terrain, 16'000 spectateurs se lèvent comme un seul homme. Tous les joueurs, suisses compris, l’applaudissent longuement.
Le retard du début? Oublié depuis longtemps. Le «Jogo dos Famosos» n’était pas une question de résultat, mais d’émotion. Comme l’a résumé Hakan Yakin avant la rencontre: «Ce match, c’est la joie pure, le foot de rue sur gazon.» Et ce samedi soir, Ronaldinho et ses amis ont prouvé que la magie ne vieillit jamais.