J'ai souvent écrit, et dit, que Murat Yakin avait été très intelligent en allant rendre visite à Granit Xhaka chez lui en Allemagne au printemps 2024, dans le sillage des qualifications très compliquées à l'Euro. Le sélectionneur était en difficulté et il s'est approché de son leader, discutant avec lui de la marche à suivre pour la Nati autour d'un bon repas et d'une bouteille de rouge. Les deux hommes ont alors scellé ce qui est devenu depuis le «pacte de Düsseldorf», cette poignée de main qui a mené directement à cet Euro 2024 très réussi.
Il voulait plus de professionnalisme
Sur le plan tactique, la Suisse a dès lors joué en 3-4-2-1, comme le Bayer Leverkusen de Xabi Alonso, et Granit Xhaka a pu distribuer le jeu avec la Nati comme il avait l'habitude de le faire en club au cours de cette saison historique pour Leverkusen (une seule défaite!).
Et sur le plan du management, le coach a écouté son capitaine, lequel avait demandé plus de professionnalisme et de sérieux, à tous les niveaux. Murat Yakin en a encore parlé voilà quelques semaines: plusieurs décisions importantes ont été prises sur la base de cette discussion, y compris en 2025. Par exemple? L'organisation des stages et la qualité des terrains.
Il est déjà l'heure de tirer le bilan de cette année 2025 forte en émotions! Chaque journaliste de la rubrique sportive de Blick Suisse romande a été invité à choisir son sportif et sa sportive suisse pour l'année écoulée, ainsi que son sportif et sa sportive étrangère. Un choix forcément subjectif, sans oublier le «coup de coeur 2025», totalement libre. Bonne lecture et joyeuses fêtes de Noël à toutes nos lectrices et à tous nos lecteurs.
Il est déjà l'heure de tirer le bilan de cette année 2025 forte en émotions! Chaque journaliste de la rubrique sportive de Blick Suisse romande a été invité à choisir son sportif et sa sportive suisse pour l'année écoulée, ainsi que son sportif et sa sportive étrangère. Un choix forcément subjectif, sans oublier le «coup de coeur 2025», totalement libre. Bonne lecture et joyeuses fêtes de Noël à toutes nos lectrices et à tous nos lecteurs.
Alors oui, Murat Yakin a été malin et bien avisé sur ce coup. Mais on ne parle que trop peu à mon goût de l'autre interlocuteur de cette discussion: Granit Xhaka. Car lui aussi a été très intelligent et a su mettre son ego au service du collectif. Ce n'est pas anodin et cela ne va pas forcément de soi.
Combien de capitaines se sont perdus, à force de vouloir être le chef suprême et à tout brûler autour d'eux? Granit Xhaka n'a eu la tête d'aucun coéquipier ce jour-là à Düsseldorf, il n'a pas outrepassé ses fonctions. Ce n'est pas lui qui fait l'équipe, pas lui qui sélectionne les joueurs, mais c'est lui le garant de l'ordre au sein de l'effectif. La nuance est importante. Et si la Nati fonctionne aussi bien et que la vie de groupe est bonne, c'est aussi (et principalement) grâce au shérif.
Il assume ses responsabilités
Il faut rendre hommage à Granit Xhaka sur ce point: il pourrait prendre les rênes de la Fédération et outrepasser ses fonctions, lui qui, dans les faits, est la personnalité la plus importante du football suisse. Mais il ne le fait pas. Il surfe sur la ligne du pouvoir sans jamais la dépasser. Au contraire: quand un joueur dérape, comme son ami bâlois Noah Okafor, il est le premier à dégainer pour demander le respect de l'institution. Il ne se sent jamais plus grand que l'institution ou, en tout cas, ne le laisse pas transparaître.
Et quand il faut assumer ses responsabilités sur le terrain, comme durant ces qualifications, il ne se cache pas. Un penalty à tirer en Suède? Pas question de laisser la pression, dévorante, tomber sur les épaules d'un coéquipier. Il l'absorbe, se moque des huées du public et des conséquences potentielles d'un échec. Sûr de lui, de son geste, de sa force, il s'avance et marque.
Avec Sunderland comme avec la Nati, un vrai leader
Il aurait pu partir prendre du fric n'importe où sur la planète l'été dernier, mais il a choisi de rester compétitif au plus haut niveau en rejoignant la Premier League, chez un néo-promu. La paie est bonne, évidemment, mais il en mérite chaque livre sterling, lui qui mène les Black Cats de Sunderland avec une poigne épatante. Ses jeunes coéquipiers le voient comme le leader qu'il est, ce qui est tout aussi vrai en équipe de Suisse.
Oui, l'année de Granit Xhaka est admirable à tous points de vue. Il est mon sportif suisse 2025.