C’est le match qu'attend tout le Royaume-Uni. Une impatience qui a même largement franchi la Manche. Mercredi soir dès 21h, Manchester City recevra Arsenal pour le choc au sommet de la Premier League. Un duel décisif pour la course au titre dans le championnat le plus disputé du monde.
Pour l’instant, l’équipe londonienne et son capitaine suisse, Granit Xhaka, restent en tête du classement, avec cinq points d’avance sur leur rival. Mais, les «Citizens» d'un autre international helvétique, Manuel Akanji, ont deux matches en retard à rattraper et sont donc virtuellement leaders. L’équipe de Pep Guardiola est la dernière en lice pour un fantastique triplé (championnat, Coupe et Ligue des champions). Samedi, les Mancuniens se sont qualifiés par la finale de la FA Cup en écartant Sheffield United à Wembley (3-0).
La menace Real Madrid en Ligue des champions
Le cœur de Johan Djourou battra pour Arsenal. Le Genevois, consultant pour la RTS, a lancé sa carrière à Londres, où il a porté à 144 reprises le maillot des Gunners et a partagé le vestiaire avec l'actuel entraîneur des Londoniens, Mikel Arteta. «Tous les signaux sont au vert pour City, analyse néanmoins l’ancien défenseur pour Blick. Manchester a refait son retard, enchaîne les victoires et peut compter sur plusieurs joueurs qui ont déjà l’expérience de ces grands rendez-vous. ManCity sera favori. Malheureusement, je pense qu’ils vont s’imposer.»
L’ogre mancunien semble insatiable. Encore en lice dans trois compétitions, les Skyblues peuvent-ils payer les efforts consentis et un calendrier démentiel en cette fin de saison? «Non, quand tu surfes sur une telle vague positive, tu oublies la fatigue, répond Johan Djourou. Le seul risque pour cette équipe, c’est une élimination en Ligue des champions. Si le Real les prive, encore une fois, de ce trophée, cette défaite ferait très mal au groupe.»
Arsenal et la «gestion des émotions»
En perte de vitesse après avoir caracolé en tête depuis des mois, Arsenal reste sur trois matches nuls. Lors des deux premiers, les joueurs de Mikel Arteta ont galvaudé à chaque fois un avantage de deux buts (2-2 à Liverpool et West Ham). Vendredi, ils ont arraché un point à domicile contre Southampton, dans les arrêts de jeu (3-3). «Même si tu peux t’appuyer sur cette résilience et cette égalisation, cela reste négatif de ne pas réussir à battre le dernier du classement, déplore Johan Djourou. Au fil des semaines, cette pression liée à la première place est devenue de plus en plus lourde à porter. La marge de manœuvre a diminué. Cette jeune équipe n’a pas toujours réussi à gérer ses émotions, tout en n’étant pas aidée sur certains faits de match, qui ne tournent plus en sa faveur.»
Tout autre résultat qu’une victoire à l’Etihad Stadium mercredi soir prétériterait grandement les chances de titre des Londoniens. Un sacre en Premier League que les jeunes successeurs de Thierry Henry et Dennis Bergkamp attendent depuis 2004. Une éternité.
«Une grande déception, plus qu'un échec»
La couronne pourrait encore une fois échapper à Arsenal. Et dire que les coéquipiers de Granit Xhaka ont compté jusqu’à 8 points d’avance à la mi-janvier! «Si Arsenal termine deuxième, ce ne sera pas un échec, tempère Johan Djourou. Le club retrouverait une place en Ligue des champions et effectuerait une belle progression par rapport à la saison dernière. Par contre, la déception serait grande parce que le scénario de cette fin de saison serait cruel.»
Début de réponse mercredi soir à Manchester, là même où Mikel Arteta a officié plusieurs saisons en tant qu'assistant de Pep Guardiola avant de partir pour la capitale. Deux Suisses pourraient s'affronter sur le terrain durant cette «finale». Titulaire en demi-finale de Coupe, Manuel Akanji devrait être aligné dans la défense de City. Granit Xhaka, lui, est incertain pour Arsenal à cause d’un virus. Le milieu bâlois espérait reprendre l’entraînement mardi, après avoir raté le match contre Southampton.