Parmi toutes les Genevoises criant leur joie sur le terrain et dans les couloirs de la Stockhorn Arena dimanche après la victoire face à Zurich (3-1) en finale des play-off, l'une des plus rayonnantes était sans contestation Sandy Maendly. Une de celles qui méritaient le plus de savourer cette victoire également, sans aucun doute, tant son travail de l'ombre est admirable et a grandement contribué à ce que cette saison 2023/24 soit parfaite avec la victoire en saison régulière, celle en finale des play-off et celle en finale de la Coupe! Un hat-trick qui vient récompenser un groupe de joueuses de qualité, bien sûr, mais aussi un encadrement largement à la hauteur.
Directrice sportive du Servette FC Chênois, celle qui reste dans l'histoire comme l'une des meilleurs joueuses suisses de tous les temps, a accepté de prendre quelques minutes, pour Blick, pour exprimer à quel point elle était heureuse de ce titre, avant de retourner savourer cette victoire.
Après avoir échoué deux fois en finale face à Zurich (2022 et 2023), les Genevoises ont donc cette fois pu être récompensées de leurs efforts de la saison régulière. Et ont donc pu remporter un titre mille fois mérité.
Quel est ton sentiment premier aujourd'hui? La joie, ou un sentiment de justice, enfin?
En tout premier, la joie. On attendait ce trophée, on l'espérait. Le staff et les joueuses ont vraiment travaillé très dur encore cette année pour arriver en finale, déjà, puis ensuite pour la gagner. Donc c'est d'abord un sentiment de joie. Après, forcément, il y a un petit peu de revanche dans ce titre, mais ce n'est pas le plus important.
Aujourd'hui, Servette a été largement meilleur que Zurich et a amplement mérité sa victoire. Mais la formule du championnat fait que vous auriez pu tout perdre sur un match...
Oui. En toute humilité, nous avons montré aujourd'hui que nous étions l'équipe la plus constante de la saison, jusqu'à la dernière minute de cette finale. Cette formule fait que l'on remet tout en jeu sur le dernier match et je suis très heureuse pour les joueuses et le staff, parce que cela aurait été très dur de devoir repartir sans la coupe cette année encore.
Justement, est-ce que le staff a fait quelque chose de spécial pour préparer cette finale? Sur le plan psychologique, je veux dire.
Non, pas forcément. Je pense qu'on a vu que les joueuses étaient prêtes, que ce soit tactiquement ou techniquement. Je pense qu'aujourd'hui on a vu une équipe supérieure à Zurich et ce dès la première minute. C'est très gratifiant pour un staff, et aussi pour une direction, de voir que ces joueuses, sur un match aussi important, arrivent à donner le meilleur d'elles-mêmes. Cela valide le travail effectué en amont.
Vu de l'extérieur, ce qui frappe, c'est l'état d'esprit de cette équipe, unie malgré les différences de cultures. Comment avez-vous réussi ce tour de force?
Cela s'est fait assez naturellement et cela ne date pas de cette année. Dès la création de ce club et de cette section féminine, un véritable groupe s'est créé, d'abord autour de Genevoises, puis après en intégrant des filles venues de l'étranger. Il y a un sentiment d'appartenance, bien réel, qui s'est créé, notamment grâce à des figures comme Marta Peiro, notre team manager, qui reste à Genève parce qu'elle s'y sent bien. Paula Serrano est là depuis des années, par exemple, elle est un symbole de ces filles qui sont là, en grenat, et s'identifient vraiment à Genève.
Pour la suite, est-ce qu'il faudra faire un petit effort financier encore, ou structurel, pour aller chercher une place en phase de groupes de la Champions League?
Forcément, on a envie d'aller la chercher, cette place! On l'a déjà réussi une fois et cela avait donné des moments incroyables, inoubliables. J'aimerais vraiment que ce groupe puisse les vivre à son tour. Maintenant, c'est encore un peu tôt pour répondre précisément, pour savoir quels moyens on aura sur le mercato. Les têtes sont à la fête ce soir, mais on va préparer la suite très vite.