Arrivée vendredi après-midi à Pristina, l'équipe nationale suisse ne s'est pas entraînée au stade Fadil Vokrri et le découvrira donc seulement samedi une heure et demi avant le coup d'envoi, prévu à 20h45, alors que l'ambiance montera gentiment.
En parlant d'atmosphère, et alors que tous les billets ont été vendus en moins de deux heures, la délégation suisse s'attend à vivre un moment fort en émotions, que tout le monde espère positives. «Je n'ai pas dû remplir la moitié du stade, heureusement!», a rigolé Granit Xhaka, lequel se réjouit énormément de disputer cette rencontre. «Mon père et mon oncle seront présents, avec d'autres membres de ma famille», a-t-il dévoilé, en parlant d'un «moment spécial pour lui et sa famille.»
Même s'il a déjà connu des émotions en sélection, notamment lorsqu'il a affronté son frère Taulant et l'Albanie, le capitaine de l'équipe de Suisse l'assure: rien ne peut être comparé, pour lui, au fait de jouer ce match à Pristina face au Kosovo. «Il s'agit d'un plaisir immense», a-t-il assuré, lui qui ne manque pas une occasion de souligner sa fierté quant à ses racines kosovares. Le peuple de Pristina, de Prizren et de Gjakovo le lui rend d'ailleurs bien, comme l'a expliqué à Blick un peu plus tôt dans la journée Bajram Shala, team manager de l'équipe nationale du Kosovo.
Si les émotions seront maximales, il y aura tout de même un match de football à disputer et, si possible, à gagner. «Nous connaissons le Kosovo et ses joueurs. Le sélectionneur nous a très bien préparés pour cette rencontre», explique Granit Xhaka, qui a explosé de rire quand un journaliste local lui a demandé s'il serait d'accord de signer pour un match nul. Aucune chance: la Suisse veut les trois points pour effacer la déception née des arrêts de jeu face à la Roumanie (2-0 à la 90e, 2-2 score final) à Lucerne.
«Granit et Shaq sont des professionnels, ils sauront gérer», assure Murat Yakin
«Nous serons amis avant et après le match, mais durant la partie, nous allons tout faire pour chercher les trois points», a renchéri Murat Yakin, très détendu, mais tout de même méfiant quant aux indéniables qualités individuelles de cette équipe du Kosovo et de ses bons techniciens.
«Je m'attends à affronter une équipe du Kosovo très motivée, qui nous connaît bien. Ils auront envie de montrer leurs qualités, mais nous voulons gagner, c'est clair», a assuré le sélectionneur national, en évacuant la question des émotions.
«Granit et Shaq sont des professionnels, ils sauront gérer», a-t-il répondu à une question sur le sujet, ne s'étendant pas sur le cas d'Uran Bislimi, sélectionné alors qu'il jouait encore pour le Kosovo en fin d'année dernière et que son départ et ses tergiversations ont été mal acceptés par la sélection locale.
Le Kosovo veut rester positif
Les Kosovars, de leur côté, réfutent l'assertion de certains journalistes comme quoi cette fin de campagne qualificative se disputerait sans pression du fait de l'impossibilité quasi définitive de voir l'Allemagne en juin prochain.
Certes, le Kosovo n'a pris que deux points en quatre matches, mais Primoz Gliha veut voir une équipe combative sur le terrain, jouant pour la victoire. «En football, vous avez toujours la pression, en toutes circonstances. Il ne faut pas jouer alibi, mais être positif, viser la victoire. C'est avec cet état d'esprit que nous avons réussi un bon match en Grèce. Nous n'avons pas gagné, c'est vrai, mais nous y avons réussi un bon match nul et aurions même pu l'emporter en fin de match», a expliqué le sélectionneur slovène du Kosovo, en référence au match de 2021 à Athènes (1-1), où il avait assuré l'intérim après le départ de Bernard Challandes.
Amir Rrahmani, le très solide défenseur du Napoli, a quant à lui relevé les belles qualités de l'équipe de Suisse. «Ce n'est pas un hasard si cette équipe participe à toutes les phases finales depuis si longtemps. Ses qualités sont immenses. Et puis, forcément, les liens sont forts entre nos deux pays et ce sera encore le cas à l'avenir. De nombreux joueurs d'origine albanaise et kosovare vivent en Suisse, il est normal et logique qu'ils parviennent jusqu'en équipe nationale», a estimé le défenseur central de 29 ans, vainqueur du championnat d'Italie la saison dernière.