L’équipe de Suisse de football est sans domicile fixe. Mais rassurez-vous, au-delà de la formule, la sélection est loin de la précarité. Murat Yakin et ses joueurs occupent régulièrement différents hôtels renommés du pays. Ils sont pourtant orphelins d’un centre national digne de ce nom.
La Suisse, mauvais élève européen
Sur les 55 membres de l’UEFA, seuls 10 pays n’ont toujours pas construit un tel quartier général. La Suisse en fait donc partie. «Aujourd’hui, nos internationaux jouent dans les plus grands clubs européens, explique Dominique Blanc, le président de l’Association suisse. Leurs conditions d’entraînement sont idéales et ils font face à une baisse de la qualité quand ils rejoignent l’équipe nationale. Nous voulons y remédier.»
À la fin des années 80, l’ASF avait même acheté des terrains dans la commune fribourgeoise de Montilier, au bord du Lac de Morat. «Malheureusement, des soucis financiers avaient mis fin à ces velléités, regrette Dominique Blanc. Les dirigeants avaient abandonné et revenu les parcelles quelques années plus tard.»
Freiné par la pandémie
Le serpent de mer a ressorti la tête de l’eau ce jeudi au siège de l’Association suisse de football. L’ASF y présentait sa «stratégie 2025» aux médias. Le projet de centre national y était un peu noyé au sein des déclarations d’intentions et des ambitions pour l’avenir du football suisse.
«Nous voulons créer un Centre national depuis 2020 et le feu vert du Comité central, poursuit Dominique Blanc. L’arrivée de la pandémie a tout gelé mais nous avons relancé ce dossier au mois de janvier dernier. Nous avons désormais débloqué un budget de travail et une étude de faisabilité a été réalisée. Une personne sera nommée à la tête de ce projet nommé tout prochainement.»
Clairefontaine a déjà 34 ans
Un appel d’offres public sera aussi lancé pour récolter les candidatures. En plus d’offrir une grande surface pour les terrains de football et les différents bâtiments, le site devrait être situé à proximité d’un aéroport.
L’exemple de Clairefontaine est le plus connu dans nos contrées. L’académie de la région parisienne est entrée dans la culture populaire, notamment depuis le fameux documentaire «Les Yeux dans les Bleus» en 1998. Les caméras de Canal + avaient alors suivi de l’intérieur la campagne victorieuse de l’équipe nationale à la Coupe du monde à domicile. Ce «Centre national du football» avait été inauguré en 1988 déjà.