Quel est le point commun entre Pierre-Emerick Aubameyang (34 ans), Antoine Griezmann (32 ans) et Randal Kolo Muani (24 ans)? Certes, ce sont tous des attaquants. Mais ce qui les unit également, c'est leur tendance à faire grève pour forcer un changement.
Le transfert d'Aubameyang du Borussia Dortmund à Arsenal en 2018 a été précédé par des entraînements séchés et des réunions d'équipe manquées. Il en va de même pour Griezmann qui, un an plus tard, voulait à tout prix quitter l'Atlético Madrid pour le rival du FC Barcelone. Et maintenant, c'est au tour de Kolo Muani de mettre la pression: le Français a clairement fait savoir dans une interview – dont son club, l'Eintracht Francfort, n'avait pas connaissance – qu'il voulait rejoindre le Paris Saint-Germain. En revanche, il n'a pas participé à l'entraînement final avant le match retour de barrage de Conference League contre Sofia jeudi. La dispute semble désormais inévitable.
La liste des absents à l'entraînement est longue et comporte des noms prestigieux depuis longtemps: Ousmane Dembélé (26 ans, lors de son transfert de Dortmund à Barcelone), Riyad Mahrez (32 ans, de Leicester à Manchester City), Thibault Courtois (31 ans, de Chelsea au Real Madrid), Luka Modric (37 ans, de Tottenham au Real Madrid). Mais est-il tout simplement possible pour les footballeurs de courber les entraînements? Et que peuvent faire des clubs comme Francfort, par exemple?
Les joueurs sont tenus de s'entraîner
Un coup d'œil au règlement de jeu de la Fédération allemande de football (DFB) et au contrat type que la fédération met à la disposition des clubs allemands, que tous utilisent à des fins d'uniformité, montre que les grèves ne sont pas explicitement mentionnées. Le paragraphe 1, point 3, du contrat type stipule toutefois que «le joueur s'engage à participer à tous les matches et stages, à tous les entraînements - qu'ils soient prévus de manière générale ou qu'ils soient spécialement ordonnés -, à toutes les réunions de joueurs et à toutes les autres manifestations servant à la préparation des matches et des compétitions».
Cela signifie donc que Kolo Muani est tenu de se rendre à l'entraînement s'il n'a pas de raison particulière de ne pas le faire. En cas d'infraction, le club peut infliger ce que l'on appelle des «sanctions contractuelles», comme le stipule le paragraphe 14. Selon cette clause, un club peut prononcer des réprimandes, exclure le joueur de manifestations et infliger des amendes qui ne peuvent pas dépasser le salaire mensuel. En outre, plusieurs sanctions contractuelles peuvent être prononcées simultanément.
Francfort pourrait licencier Kolo Muani
Toutefois, si un joueur est absent de l'entraînement pendant une longue période, il n'est pas spécialement courant de lui infliger des sanctions. En effet, le salaire continue d'être versé, que quelqu'un joue ou non. Quelles sont donc les possibilités si l'on ne parvient pas à se mettre d'accord sur une résiliation de contrat ou sur un transfert?
Selon le paragraphe 23, point 7 du règlement de jeu de la DFB, le club et le joueur peuvent tous deux résilier un contrat sans préavis. La condition est la suivante. Cela doit se faire soit «pour une raison importante», soit par une procédure judiciaire.
Ce qui est décisif pour l'avenir immédiat du joueur, c'est de savoir qui est à l'origine de la résiliation. Si c'est le joueur, il peut être transféré à chaque fenêtre de transfert. Prenons l'exemple de Kolo Muani: si le Français résilie son contrat avant vendredi soir, 18 heures (clôture des transferts), en respectant les conditions nécessaires, il peut encore changer de club. Si cela se produit après, il devra attendre jusqu'en janvier.
Kolo Muani rejouera-t-il avant 2024?
Si le club résilie le contrat de travail, l'attaquant devra en tout cas patienter jusqu'à la prochaine fenêtre de transfert. S'il souhaite ensuite rejoindre Paris, il faudrait en outre qu'il existe un «cas exceptionnel et justifié». Dans le cas contraire, un transfert - quelle que soit la destination - n'entrerait en ligne de compte qu'à l'été 2024. Il n'est toutefois précisé nulle part si une grève est considérée comme un motif valable et un «cas exceptionnel» pour licencier un joueur.
Aujourd'hui, Francfort a la main dans la négociation. Non seulement les Hessois peuvent infliger des amendes à leur joueur, mais ils pourraient aussi tenir le jeune homme de 24 ans éloigné du football pendant une longue période. Il ne faut pas le souhaiter à Kolo Muani, mais celui qui s'oppose à son employeur doit s'attendre à des conséquences.