L’échange a duré quelques minutes. Battu à Yverdon vendredi (2-1), le FC Thoune a reçu les remontrances de la centaine de supporters bernois qui avaient fait le déplacement.
Mauro Lustrinelli, présent aux côtés de ses joueurs, ne s’est pas caché. «Leur déception est légitime, explique le nouvel entraîneur. Un point en trois matches, c’est trop peu. Nous sommes les premiers déçus.»
«Aucun regret»
Le Tessinois a tourné le dos à l’équipe de Suisse M21 mi-juin. Une décision surprenante, quelques jours seulement après la qualification pour l’Euro 2023. «Je soutiendrai les gars depuis mon canapé, sourit-il. Je n’ai aucun regret parce que j’ai tout donné durant cinq saisons. Je suis fier du travail accompli mais le moment était venu de partir.»
C’est le FC Thoune qui a réussi à le convaincre. Comme joueur, «Lustrigoal» avait participé à la folle épopée des Bernois en Ligue des champions en 2005. Il y revient dans un tout autre rôle.
Comment Thoune l'a convaincu
«J’aurais pu rester encore tranquille une année avec la Nati M21 en attendant l’Euro mais ce projet m’a convaincu. Ce qui me plaît, c’est la possibilité d’avoir une vision à 360 degrés, de construire sur la durée et de développer le club. Cela passera par des principes de jeu.»
Un apprentissage qui demande du temps, reconnaît l’entraîneur. «Nous avons encore beaucoup de travail.» À Yverdon, les Thounois sont passés à côté de leur première mi-temps dans leur maillot violet.
Barès, la pièce manquante
Gabriel Barès a disputé son premier match avec le FC Thoune. Le milieu lausannois de 21 ans a été prêté par Montpellier. Mauro Lustrinelli le connaît bien puisqu’il l’a appelé à neuf reprises avec la Suisse M21. «Même s’il doit encore s’adapter, Gabriel est un joueur qui va apporter de la qualité à l’équipe. On gagne du temps parce qu’il connaît déjà ma philosophie de jeu.»
Après trois journées, Thoune occupe l’avant-dernière place du classement. Seul Xamax (0 point) fait pire. De quoi prétériter les ambitions bernoises cette saison? «Nous avons l’objectif de remonter dans les trois ans», calme Mauro Lustrinelli.
Dans l’Oberland, le Tessinois se rêve en chef de chantier. Qu’importe si la pose des premières pierres est chancelante.