Il peut encore faire mieux!
Patrick Foletti: «Gregor Kobel n'a pas encore atteint son plein potentiel»

Gregor Kobel enchaîne les blanchissages! Patrick Foletti, entraîneur des gardiens de la Nati, revient sur un parcours semé de critiques et d’exigence. Entre confiance, maturité et ambition, il décrit un gardien encore loin d’avoir atteint ses limites.
Publié: 12:05 heures
|
Dernière mise à jour: 12:08 heures
Partager
Écouter
1/12
Patrick Foletti et Gregor Kobel travaillent ensemble depuis des années au sein de l'équipe nationale.
Photo: TOTO MARTI
11_TobiasWedermannKommentar1_11_Kommentar1_Tobias_Wedermann_2024-16361.jpg
Blick_Portrait_582.JPG
Tobias Wedermann et Toto Marti

Voilà quatre matches que Gregor Kobel n'a pas encaissé le moindre but avec la Nati (Etats-Unis, Kosovo, Slovénie, Suède). Le moment est donc idéal pour en parler avec Patrick Foletti, entraîneur des gardiens de l'équipe nationale.

Patrick Foletti, Gregor Kobel est le numéro 1 de l’équipe nationale depuis plus d’un an. Mais ses débuts ont été compliqués à l’automne 2024.
Chaque gardien a sa propre manière de jouer. Il était clair que la période d’adaptation prendrait du temps, pour lui comme pour ses coéquipiers. Si tout avait parfaitement fonctionné d’entrée, cela aurait été anormal. Aujourd’hui, nous sommes en qualifications pour la Coupe du monde avec neuf points et aucun but encaissé. Et Gregor y est pour beaucoup.

Avez-vous douté de lui pendant la Ligue des Nations?
Pas une seconde. Ces matches ont été essentiels pour lui. Même si les résultats n’étaient pas toujours bons, chaque minute jouée, chaque expérience a compté. C’est ce qui l’a amené au niveau où il est maintenant.

On critique souvent son jeu au pied. Comment le jugez-vous son jeu?
Il est excellent balle au pied. Techniquement, il a un niveau très élevé.

Qu’avez-vous adapté pour l'intégrer au mieux dans le système suisse?
Rien de magique. Chaque équipe a ses schémas et ses plans, qu’on ajuste sans cesse pour mettre en valeur les qualités des joueurs.

Il a mis longtemps avant de réaliser un blanchissage avec la Nati, et les questions à ce sujet l’ont agacé. Comment l’a-t-il vécu?
Évidemment, cela l’a dérangé. Tous les gardiens veulent garder leur cage inviolée. Mais on peut aussi finir un match sans encaisser et ne pas avoir été bon. Pour moi, le nombre de buts encaissés n’est pas le critère principal.

Comment l’avez-vous aidé à gérer cela?
On en a beaucoup parlé. Je lui ai dit: Si tu sors en te disant «Je vais trouver l’amour de ma vie», ça ne marchera pas. Concentre-toi sur toi, sur ton travail, et le reste viendra. C’est vrai dans la vie comme dans les buts.

Vous le connaissez depuis sa jeunesse à Grasshopper. Comment a-t-il évolué depuis qu’il est numéro 1?
Sa personnalité a grandi. Il est plus mûr, plus détendu. Être gardien de la Nati, ce n’est pas seulement une question d’entraînement ou de performance. Il faut aussi avoir une influence positive sur l’équipe – et sur tout un pays. Je suis heureux de voir comment il a trouvé sa place.

On a dit qu’il était parfois trop investi, d’où certaines blessures par le passé. Qu’en pensez-vous?
Les joueurs de ce niveau sont comme des Formule 1: chaque boulon compte. Depuis deux ans, on a beaucoup travaillé sur l’aspect athlétique. Gregor a trouvé un excellent équilibre entre charge et récupération. Il est devenu plus stable et n’a plus manqué un seul entraînement.

Votre relation a souvent fait parler. On a évoqué des tensions.
Je peux comprendre qu’il n’ait pas toujours été heureux de nos décisions. Il voulait jouer, il voulait être numéro 1 – mais ce n’était pas encore le moment. Les médias ont un peu enflammé tout ça, ça me faisait sourire.

Pourtant, plusieurs sources confirment qu’il y a eu des frictions.
Je connais Gregor depuis qu’il a onze ans, par cœur. Notre relation n’a jamais souffert. Nous avons toujours communiqué ouvertement. Elle est bien plus forte et plus proche que ce que les gens imaginent.

Où se trouve encore son potentiel d'amélioration?
On parle de lui comme d’un gardien de classe mondiale depuis qu’il a mené Dortmund en finale de Champions League. Et pourtant, il a encore un potentiel énorme – et il en est conscient. À 27 ans, il peut encore progresser. Il s’investit énormément pour devenir encore meilleur. Il y a toujours des détails à peaufiner. C’est dans ma nature de ne jamais être satisfait – et Gregor fonctionne exactement de la même manière.


Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus