Créé en 1971 à Bologne, Macron est l’équipementier en vogue dans le monde du football. Rien qu’en Super League, la marque italienne accompagne Bâle, Sion, Lausanne et Thoune. À l’international, elle compte dans ses rangs Crystal Palace, le Bologne FC, la Real Sociedad, le FC Nantes ou l'Étoile Rouge Belgrade. Récemment, Macron est même devenu le troisième équipementier d’Europe à sponsoriser le plus de clubs, après Nike et Adidas. Success story à l’italienne, décryptée par son CEO, Gianluca Pavanello.
Gianluca Pavanello, vous êtes à Lausanne pour la sortie du deuxième maillot du LS. Une tenue très originale, travaillée, avec de nombreux détails. C’est ça, la patte de Macron?
Notre force réside dans le fait que nous travaillons vraiment avec les clubs, dans le but de développer quelque chose d’unique. Nous sommes très fiers de ce que nous avons réalisé avec Lausanne, nous sommes au début de notre aventure et je suis sûr que nous ferons de belles choses ensemble.
L’an dernier, ce sont les maillots enflammés du FC Bâle qui ont eu une belle résonance. Comment avez-vous réalisé ce joli coup?
Nous avons fait fort! Et ils ont été bons sur le terrain également, ce qui aide (rires). Quand tu commences à travailler avec un club, tu dois apprendre à te connaître, la première année est la plus compliquée. Nous travaillons depuis plusieurs années avec Bâle, ça devient plus facile pour tout le monde. Le processus s’est amélioré.
«Travailler ensemble, avec les clubs», ça veut dire quoi exactement?
La première étape du développement est de demander au club des idées, pour les maillots de la prochaine saison. Le club connaît mieux que nous son histoire, son ADN. Nous, avons la capacité de traduire cette idée originale en un design. Nous partons de l’idée et proposons des options, en pouvant toujours faire des changements. Ce n’est pas juste: voilà notre proposition et c’est tout.
Quand le processus commence, nous demandons aux clubs de venir à Bologne, sur notre campus. Là, ils peuvent voir des échantillons, ce qu'on a fait avec les autres clubs et peuvent être inspirés. C’est un puzzle: tu as des idées, tu es inspiré par des produits et nous avons la capacité de développer quelque chose qui va te plaire, qui t'appartient.
On comprend que vous ne fonctionnez pas, contrairement à d'autres équipementiers, avec des templates, des modèles où l'on change juste les couleurs.
Dans notre campus à Bologne, nous avons une salle où sont exposés les maillots de nos clubs. Tous les maillots sont différents des autres: les matériaux, la coupe, les couleurs, les détails. C’est un gros effort en terme de développement, mais c’est notre façon de travailler.
Vous vous refusez également à vendre des maillots replica aux fans.
Ce que tu achètes, c’est exactement le maillot que portent les joueurs, que tu vois sur le terrain. C’est important pour nous que les supporters aient la même qualité, la même production.
Le maillot de foot s'impose de plus en plus comme un objet de mode. Vous jouez aussi là-dessus?
Le football fait partie de notre lifestyle, de notre culture. Ce n’est pas que du sport. On voit beaucoup de marques de fashion venir dans le football, c’est devenu marketable. Les gens portent des maillots pour aller au restaurant, pas seulement pour aller au stade ou faire du sport. Nous sommes une entreprise italienne, c’est notre héritage, notre force. Nous aimons la beauté.
Vous collaborez cette saison avec de nombreux clubs en Suisse. Quelle est la place du marché suisse pour Macron?
Le marché suisse est très important pour nous, c'est le cinquième plus gros. Nous y faisons de mieux en mieux. Le but est de continuer à grandir sur ce marché en bonne santé.
Nous sommes partenaires de beaucoup de clubs ici, nous fournissons aussi le ballon officiel et la tenue des arbitres.
Votre entreprise a véritablement explosé au XXIe siècle, racontez-nous.
L’entreprise a été fondée en 1971, mais notre croissance a commencé en 2005. Dans les vingt dernières années, nous sommes passés de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires à 224 l’année passée. Cette année, nous devrions atteindre 250 millions. Donc nous continuons à grandir, à faire mieux que l’année précédente.
Comment une telle ascension est-elle possible?
Le marché du sport est énorme. Et il continue de grandir, donc c’est un peu plus facile. Cela dit, notre positionnement est clair: nous sommes concentrés sur l’innovation, la qualité, le design. Les autres grosses marques font beaucoup d’autres choses, comme des chaussures. Par conséquent, certaines sont moins bien faites. Sur les habits, les maillots, nous avons la place pour faire du bon travail.
Et quelle est la prochaine étape pour Macron?
Nous sommes basés à Bologne, dans une vallée nommée «Motor Valley». Il y a Ferrari, Lamborghini, Maserati, toutes les grandes marques sont dans un rayon d’une demi-heure. Notre but est d’être la Lamborghini du sport. Nous voulons avoir ce genre de positionnement, donner ce genre d’émotions, pas par la vitesse, mais par le produit.