Depuis ce premier triomphe en 2003, déjà en Europa League (C3), suivi d'une première Ligue des champions l'année suivante avec les «Dragons» du FC Porto contre Monaco, celui qu'on surnomme le «Special One» assure n'avoir rien perdu de sa soif de trophées. «Ma motivation continue de grandir, ce n'est pas un problème», assurait José Mourinho la semaine dernière devant la presse, affirmant être devenu «un meilleur entraîneur et une meilleure personne» au fil des ans et des clubs (huit en vingt ans).
«Un joueur est rattrapé par son corps, mais un entraîneur s'améliore toujours avec le temps, avec l'accumulation de l'expérience», estime «Mou», qui a passé en début d'année le cap des 60 ans.
Le «FC Europa League» contre «Mr Coupe d'Europe»
Si le FC Séville est le roi incontesté de l'Europa League, avec six titres en autant de finales (2006, 2007, 2014, 2015, 2016, 2020), Mourinho est lui aussi un spécialiste européen avec un cinq sur cinq en finale: aux deux gagnées avec Porto se sont ajoutées la Ligue des champions remportée avec l'Inter Milan en 2010, la C3 avec Manchester United en 2017 et la toute nouvelle Conference League (C4) raflée à l'issue de sa première saison romaine, il y a un an.
José Mourinho peut rejoindre mercredi des sommités comme Alex Ferguson ou Giovanni Trapattoni, également sacrés six fois en coupes d'Europe, derrière Carlo Ancelotti et ses neuf trophées (dont quatre Ligues des champions).
Relance romaine à confirmer par une victoire
Après avoir offert à l'AS Rome un premier titre depuis 14 ans, dans une ville où il bénéficie d'une aura de rockstar depuis son arrivée à l'été 2021, cette nouvelle coupe permettrait à la Louve – et à Mourinho – de pouvoir faire son grand retour en Ligue des champions, une compétition qui manque beaucoup à l'ambitieux Portugais.
La qualification en C1, objectif annoncé par ses dirigeants, n'est plus possible via le championnat après une fin de saison à l'envers, avec une série en cours de sept matches sans victoire alors que les blessés s'accumulaient dans le vestiaire romain et que le curseur du club se plaçait de plus en plus sur la compétition européenne.
Départ cet été?
Il n'est d'ailleurs pas sûr que «Mou» s'éternise sur les bords du Tibre, à l'issue d'un exercice malgré tout chaotique, avec des résultats en dents de scie, des polémiques arbitrales (il sera encore suspendu pour l'ultime journée de championnat) et des tensions internes portant, comme souvent avec lui, sur la qualité de l'effectif et les moyens disponibles pour recruter.
Après avoir été évoqué en décembre pour reprendre la sélection du Portugal ou celle du Brésil, son nom est ainsi régulièrement cité dans la presse du côté du Paris-SG, même s'il a récemment assuré ne pas avoir parlé avec le club français.
«Tout est secondaire quand on joue une finale»
Retrouver ou non la C1 avec la Roma pourrait avoir son importance dans ses choix de fin de saison, mais l'entraîneur portugais s'est bien gardé de le dire avant le grand rendez-vous de Budapest, ce mercredi. «Je suis uniquement concentré sur la finale. Tout est secondaire quand on joue une finale», a-t-il assuré.
«Je ne pense pas à moi, mais aux joueurs et aux fans. Je voudrais tellement aider les joueurs à connaître cette joie, ainsi que les supporters», a ajouté celui qui a toujours pu compter sur un soutien sans faille des tifosi romanisti, en témoigne la façon dont son nom est repris à pleins poumons par les 65'000 spectateurs qui remplissent le Stadio Olimpico à chaque match de la Louve.
Malgré une stratégie de la tension permanente, ses joueurs font tout autant bloc derrière lui, à l'image de Tammy Abraham. «Il dit les choses en face aux joueurs, en privé comme devant le groupe. Il connaît les joueurs et sait comment se comporter avec eux», l'encense l'attaquant qui, dans le sillage de son entraîneur, rêve d'un second titre continental en deux ans sous les couleurs romaines. Pour l'Anglais, il s'agirait même d'une 3e coupe de suite: il avait encore remporté la Ligue des champions avec Chelsea avant de rejoindre la capitale italienne.
En face, la «machine» sévillane
Mais face au club de la capitale italienne, ce mercredi soir, se dressera l'adversaire le plus redoutable qui soit en Europa League: le FC Séville, détenteur du record de trophées dans cette compétition. Les Andalous sont tout simplement invaincus en finale, avec six succès, dont trois consécutifs entre 2014 et 2016.
Actuellement 11es de la Liga et ressuscités en quelques semaines par le coach espagnol José Luis Mendilibar alors qu'ils flirtaient dangereusement avec la zone de relégation, les Sévillans ont sorti un autre club italien, la Juventus, en demi-finales. Ils avaient pu s'appuyer au match retour sur le soutien de 42'000 supporters en transe. Mercredi, environ 10'000 chanteront à la Puskás Arena pour rêver d'un septième sacre. Autant de Romains sont attendus dans les gradins. L'ambiance promet d'être mémorable entre ces deux publics réputés bouillants et passionnés.
(Avec l'ATS)