Une chance pour la Nati?
Laia Ballesté a un avantage: elle connaît l'Espagne par coeur

Laia Ballesté, qui a grandi en Espagne, est bien placée pour connaître les difficultés qui attendent l’équipe de Suisse en quarts de finale contre la Roja, vendredi à Berne.
Publié: 14.07.2025 à 22:19 heures
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Dernière mise à jour: 14.07.2025 à 22:20 heures
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Laia Ballesté connaît parfaitement l'équipe d'Espagne.
Photo: keystone-sda.ch
Florian Paccaud

Dix-sept buts encaissés. Tel est le bilan des footballeuses helvétiques lors des trois dernières confrontations contre l’Espagne, leur adversaire en quarts de finale de l’Euro, vendredi à Berne (21h). Si, comme l’a relevé Noemi Ivelj, la défense des championnes du monde n’est pas imperméable, leur attaque semble irrésistible. La Neuchâteloise Laia Ballesté, qui possède également le passeport ibérique et qui joue actuellement à l’Espanyol Barcelone, a affronté à plusieurs reprises les stars de la Roja. En tant que défenseure, elle est bien placée pour parler des qualités offensives des coéquipières d’Alexia Putellas et d’Aitana Bonmati.

«C’est une équipe qui joue en mouvement et qui est très difficile à arrêter. Techniquement, elles sont très fortes et savent se montrer efficaces devant le but adverse, explique Laia Ballesté. Tout le monde sait le potentiel qu’elles ont.» Les joueuses de la Nati étaient présentes au Wankdorf vendredi dernier pour le duel entre la Roja et l’Italie, où les championnes du monde ont été bousculées en première période. «On a pu déceler quelques points faibles, mais je ne vais pas les révéler ici, ajoute l’internationale helvétique. Il faudra espérer qu’elles soient dans un mauvais jour. C’est le football, cela peut arriver à toutes les équipes. Il faudra qu’on soit prêtes à saisir la moindre opportunité. Et, pourquoi pas, les battre. Nous sommes la Suisse, nous n’avons pas à avoir peur de qui que ce soit.»

Continuer à écrire l’Histoire

Le 9 février dernier, Laia Ballesté et l’Espanyol avaient tenu la dragée haute au FC Barcelone, résistant jusqu’à la 73e minute, avant de finalement s’incliner 2-0. Un petit exploit, dans la mesure où le Barça, dont une grande partie de l’effectif joue avec la Roja, a terminé le championnat en ayant inscrit 128 buts en 30 matches, soit une moyenne de plus de quatre réussites par match. «Je ne peux pas tellement vous dire, à vous les journalistes, quelle tactique on avait mis en place, sinon ma coach ne serait pas contente, raconte la défenseure. Mais il y a aussi un jeu psychologique contre de telles joueuses. Elles ont envie de faire rapidement tourner le ballon, alors il faut réussir à casser leur jeu.» Pressing, agressivité sur la porteuse du ballon, imposer un duel physique, tels sont les ingrédients pour faire trembler les championnes du monde.

Même si elle joue contre le pays où elle est née et qu’elle affronte des joueuses qu’elle connaît très bien, son coeur ne va pas vaciller. «Je veux les battre et qu’on continue à écrire l’Histoire, prévient Ballesté. Elle avait déjà choisi son camp lors du huitième de finale du dernier Mondial entre la Suisse et l’Espagne, alors qu’elle n’était pas du tout dans les radars de la sélection helvétique. «J’avais publié des photos de moi sur les réseaux avec le drapeau de la Suisse», explique la binationale. Un média ibérique l‘avait même interviewée en marge de cette confrontation.

«Je suis espagnole car j’ai grandi là-bas. Mais j’ai cet attachement pour la Suisse de par ma mère. Quand j’étais petite, on venait à Sonceboz-Sombeval, dans le Jura bernois, pour les vacances de Pâques ou de Noël», raconte la binationale qui avoue, au grand étonnement de ses copines espagnoles, préférer le froid au chaud. Elle adore également les plats helvétiques, tels que les röstis ou la raclette. 

À la place de Julia Stierli?

Sa connaissance du football hispanique lui permettera-t-elle d’être alignée au coup d’envoi de ce quart de finale historique? «Je ne sais pas, ce n’est pas moi qui décide.» Dans son club, elle joue régulièrement dans l’axe d’une défense à trois. Jusqu’à présent, Julia Stierli a montré ses qualités dans les duels et sa solidité physique. Mais sa rapidité laisse parfois à désirer et la vivacité et le jeu en mouvement des Espagnoles ne correspondent pas forcément à son style. De quoi laisser planer le doute.

Une titularisation de Laia Ballesté serait toutefois une grande surprise. La défenseure de l’Espanyol Barcelone n’avait, dans un premier temps, pas été retenue dans la liste des 23 de Pia Sundhage. Mais elle a profité du forfait de Luana Bühler pour être rappelée. «À la fin des deux semaines de préparation, Pia Sundhage m’avait déjà dit de me tenir prête, au cas où. J’étais avec ma famille, j'étais en bikini, je profitais du soleil. Et le téléphone a sonné. J’ai dû dire à ma mère de se taire pour que je puisse entendre Pia. Elle faisait des sauts de joie en apprenant que j’allais être de la partie.»

Des débuts manqués

Laia Ballesté ne possède le passeport helvétique que depuis quatre ans, comme elle l’avait expliqué au journal «Le Temps». C’est son agent qui a contacté Pia Sundhage pour lui faire part de son intérêt de rejoindre la Nati. Convoquée pour le rassemblement du mois d’avril, elle a obtenu sa première cape face à l’Islande, le 8 avril dernier (3-3). Un souvenir mitigé car tout ne s’est pas déroulé comme prévu. «J’étais nerveuse, c’était mon premier match officiel avec la Nati. Je suis un peu responsable sur le deuxième et le troisième but. Mais depuis, on a eu plus d’entraînements ensemble et je connais mieux l’équipe.» De quoi lui donner confiance si Pia Sundhage mise sur elle vendredi.

N’ayant jamais évolué en Suisse ni côtoyé les équipes juniors helvétiques, Laia Ballesté ne possédait pas beaucoup de liens avec ses coéquipières quand elle a rejoint la Nati pour la première fois. «Je connaissais un peu Viola Calligaris, car elle jouait auparavant à Valence et j’étais dans l’équipe réserve. Mais les filles m’ont beaucoup aidé à m’intégrer, notamment Luana Bühler. Son forfait m’a fait mal au cœur.» Inconnue en Suisse jusqu’à ce printemps, la joueuse de l’Espanyol pourrait être la facteur X de ce quart de finale qui paraît, sur le papier, si déséquilibré.

Groupe A
Équipe
J.
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PT.
1
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3
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2
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1
4
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0
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Playoffs
Groupe B
Équipe
J.
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-6
1
Playoffs
Groupe C
Équipe
J.
DB.
PT.
1
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7
9
2
3
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6
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-3
0
Playoffs
Groupe D
Équipe
J.
DB.
PT.
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Playoffs
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