Un neuvième sacre pour les Allemandes? D'après la majorité des joueuses de l'équipe de Suisse, les protégées de Christian Wück apparaissent comme les favorites pour succéder aux Anglaises, le 27 juillet prochain à Bâle. Parmi les autres potentielles sélections victorieuses, l'Espagne, la France et l'Angleterre ont également été nommées par les internationales helvétiques interrogées par Blick lundi passé à Nottwil, lors du premier jour de la deuxième semaine de préparation en vue de l'Euro (2-27 juillet). Petite précision: elles n'avaient pas le droit de répondre «la Nati»!
«Cette année, l'Allemagne est vraiment très forte. Si on regarde leurs derniers matches, elle a vraiment réalisé des performances impressionnantes», explique Riola Xhemaili, qui appartient à Wolfsburg mais a été prêtée cette saison au PSV Eindhoven. «Pas uniquement au niveau des résultats, rajoute la milieu de terrain de 22 ans, mais aussi par rapport au niveau de jeu présenté.» Avec 26 buts marqués (4 encaissés) en six rencontres, l'Allemagne a, en effet, survolé son groupe de Ligue des nations. Elle a été irrésistible lors de ses derniers duels, corrigeant les Pays-Bas 4-0 et l'Autriche 6-0. «J'ai regardé ces deux parties, elles m'ont vraiment impressionnées», atteste l'ancienne Servettienne Amira Arfaoui, actuellement au Werder Brême.
La profondeur de banc fera la différence
L'absence de longue durée de Lena Oberdorf, meilleure jeune joueuse du dernier Euro, n'empêche pas les Allemandes d'être un véritable rouleau compresseur. «Elles ont de nouveau une génération exceptionnelle», note Lia Wälti. La capitaine de l'équipe de Suisse souligne la profondeur de banc de l'effectif de la troupe de Christian Wück. «Elles peuvent effectuer des changements, elles ne perdent pas en qualité et gardent le même niveau», ajoute la milieu de terrain d'Arsenal. Les Suissesses en avaient fait les frais en amical le 29 novembre dernier (6-0). Les entrées à la pause de Laura Freigang, Pia-Sophie Wolter et Cora Zicai avaient permis aux Allemandes d'enfiler cinq buts à Elvira Herzog en seconde période. La Pologne, le Danemark et la Suède, leurs adversaires dans le groupe C de l'Euro, sont prévenus.
L'Espagne, avec son ossature du Barça et les Ballons d'or Alexia Putellas (2021, 2022) et Aitana Bonmati (2023, 2024) fera également parties des favorites. Les championnes du monde en titre ont, sur le papier, une équipe de rêve. «Mais, sur le banc, elles ont moins de qualité que l'Allemagne, analyse Lia Wälti. L'Angleterre, c'est pareil.» Les championnes d'Europe en titre pourront toutefois compter sur leur sélectionneure, Sarina Wiegman, pour tenter de conserver leur trophée. La Néerlandaise avait remporté l'Euro avec les Pays-Bas en 2017, puis le suivant à la tête des Three Lionesses.
Les Françaises, qui ont corrigé la Suisse fin mai (4-0), ont également leurs chances. «Si elles le veulent vraiment, elles peuvent être incroyables», remarque Eseosa Aigbogun, qui a porté le maillot du Paris FC entre 2018 et 2023. «Elles sont certes très fortes, mais ces dernières années, dans les grands tournois, elles n'arrivent jamais à exploiter leur potentiel», nuance Lia Wälti. La décision forte du sélectionneur Laurent Bonadei d'écarter Eugénie Le Sommer et Wendie Renard, présentes dans l'équipe depuis 2009 et 2011, permettra-t-elle d'inverser la tendance? «Elles ont aussi une sorte de changement de génération, donc peut-être que oui», ajoute la capitaine de la Nati.
La première édition de l'Euro féminin a eu lieu en 1984. Le tournoi continental s'est déroulé à douze reprises. Avec huit titres, l'Allemagne est l'équipe qui possède le meilleur palmarès dans la compétition, loin devant la Norvège (2), les Pays-Bas (1), la Suède (1) et l'Angleterre (1).