Suisse Tourisme ne pouvait pas rêver meilleure vitrine que cet Euro 2025. Les éloges pleuvent de toutes parts. Le sélectionneur de la Norvège s’enthousiasme: «J’adore Neuchâtel!» La star islandaise Glódís Viggósdóttir confie en conférence de presse à propos du lac de Thoune: «Nous sommes très reconnaissantes de pouvoir séjourner dans une région aussi idyllique.» Et lors d’un arrêt de jeu pendant Italie–Belgique, les caméras s’attardent sur les châteaux et les sommets suisses. Commentaire immédiat de la BBC: «Quel pays magnifique!»
Mais ce tableau de carte postale a son revers. Le coût de la vie – ou plutôt, le choc des prix – fait grincer bien des dents. Le tabloïd allemand Bild s’étrangle face à «l’usure du vin» dans la fan zone de Zurich. Ses journalistes ont calculé: pour obtenir l’équivalent allemand de deux décilitres, il faut commander deux verres en Suisse. Résultat: 16 francs. Le New York Times résume l’affaire avec un titre grinçant: «En route pour l’Euro en Suisse ? Emballe ton maillot, ta passion… et tes économies.»
Les Anglaises paient pour leurs proches
Même du côté des joueuses, le sujet est sensible. Georgia Stanway, milieu de terrain du Bayern Munich, ne cache rien: «Le coût de la vie ici est extrêmement élevé. Cela complique les choses pour nous aussi. Beaucoup d’entre nous doivent payer de leur poche pour permettre à leurs familles de venir.»
Face à cette situation, la fédération anglaise a décidé d’intervenir financièrement. «Dans un monde idéal, chaque joueuse aurait ses proches à chaque match», explique le directeur Mark Bullingham. «Je ne sais pas si notre soutien suffira, mais nous faisons un gros effort pour rendre cela possible.»
Les supporters anglais, en revanche, n’ont pas été refroidis. Selon l’UEFA, plus de 60'000 billets ont été vendus au Royaume-Uni – plus que vers n’importe quel autre pays, en dehors de la Suisse.