La meilleure défense, c'est l'attaque. C'est avec cette philosophie que l'équipe de France, qui avait pourtant hérité du groupe de la mort, a réalisé un carton plein lors de la phase de poules de l'Euro. Trois matches, neuf points, onze buts inscrits: de quoi faire des Bleues, même si elles refusent cette étiquette, l'une des favorites de la compétition.
En 2025, les protégées de Laurent Bonadei sont, pour le moment du moins, imbattables. Elles ont gagné les 11 matches qu'elles ont disputés, faisant trembler les filets à 33 reprises. Soit une moyenne impressionnante de trois buts par match. «Je préfère gagner un match 5-2 plutôt que 1-0. C’est ma philosophie, je suis beaucoup orienté sur l’animation offensive pour permettre à mon équipe de marquer des buts. Le foot est un jeu qui doit apporter du spectacle et des émotions», a souligné le sélectionneur tricolore à l'issue de la fête de tirs remportée 5-2 contre les Pays-Bas, dimanche au Parc Saint-Jacques.
Avoir confiance en ses forces
Dans cette perspective, un élément réjouit spécialement le sélectionneur: le fait que, depuis le début de ce Championnat d'Europe, neuf de ses joueuses aient déjà trouvé le chemin des filets. Marie-Antoinette Katoto (2), Sandy Baltimore, Clara Mateo, Amel Majri, Grace Geyoro, Sandie Toletti, Kadidiatou Diani, Delphine Cascarino (2), Sakina Karchaoui. Une puissance de frappe impressionnante. «Le danger peut venir de partout», résume Laurent Bonadei.
Cette armada offensive permet de se tirer de mauvais pas, comme cela a été le cas contre les Néerlandaises. Menées 2-1 à la pause, elles n’ont pas paniqué, ont fait confiance à leurs qualités et ont livré un récital en seconde période. «Avec l’aide du staff, on a amélioré de nombreuses choses au sein de l’équipe. Malgré des temps faibles, on arrive à retourner des situations et remporter des matches difficiles», explique Delphine Cascarino, élue joueuse du match contre les Oranje grâce à un doublé - dont une superbe frappe dans la lucarne - et une passe décisive. «À la mi-temps, j’ai dit aux joueuses qu’elles avaient tout le potentiel pour revenir.» La parole a été entendue.
«Un élan de solidarité»
Cette richesse d'effectif permet aussi à l'entraîneur tricolore de disposer de beaucoup de solutions de rechange. Les 23 joueuses sélectionnées sont en confiance et peuvent donner leur maximum sur le terrain, qu’elles soient titulaires, remplaçantes ou sur le banc. Vu que tout le monde tire à la même corde et met son ego de côté, cela amène une concurrence saine qui pousse le groupe vers l'avant. «J’ai toujours dit que c’était très important d’avoir un bon état d’esprit. Il y a un vrai élan de solidarité et de cohésion dans ce groupe», souligne le sélectionneur. Avec un objectif commun: faire passer l’équipe de France avant tout.
Les Bleues peuvent aborder leur quart de finale contre l’Allemagne, samedi prochain à Bâle, avec une certaine confiance. Suffisamment pour réaliser une nouvelle fête de tirs? «Les Allemandes auront à cœur de se rattraper après avoir encaissé quatre buts contre la Suède samedi, prévient Laurent Bonadei. Elles vont certainement se remobiliser.» Sous peine d’être submergées par la vague bleue.