Nouveau maillot, nouvelle capitaine, nouveau départ. En prenant le risque d’écarter les légendes Eugénie Le Sommer et Wendie Renard de l’équipe de France à l’approche de l’Euro, le sélectionneur Laurent Bonadei a lancé un nouveau cycle pour les Bleues, avec l’objectif d’atteindre le toit de l’Europe. Les Suissesses ont été les premières à en faire les frais, corrigées 4-0 par les Tricolores, le 30 mai dernier à Nancy. «Ce nouveau maillot? Je le trouve beau. J’espère qu’il nous fera gagner le tournoi», confiait Griedge Mbock, qui a hérité du brassard, après le succès contre la Nati.
«Je ne sais pas si ces choix forts étaient les bons, explique l’entraîneur. Mais ce que je sais, c’est que je suis dans un projet et que j’ai une certaine vision de l’évolution de la sélection. Au-delà du projet de jeu, il y a un projet de vie de groupe. Avec certaines valeurs qu’il faut respecter: qu’on soit tous, entraîneurs, staff et joueuses, au service de l’équipe de France.» Et un état d’esprit conquérant.
Ce petit tremblement de terre dans le monde du ballon rond hexagonal n’a pas ébranlé l’équipe, bien au contraire. Les consignes données par Bonadei sont appliquées à la lettre et la nouvelle capitaine donne entière satisfaction. «Griedge Mbock a pris son rôle à cœur, elle parle dans les vestiaires, elle parle sur le terrain. Elle apporte beaucoup de sérénité», relève le sélectionneur. Pourtant, succéder à Wendie Renard, 168 sélections et octuple vainqueur de la Champions League, n’est pas donné à tout le monde.
En mode rouleau compresseur
«Ce n’est pas chose facile, car elle incarnait ce rôle à merveille, concède Mbock. Mais j’essaie de rester moi-même et faire du mieux que je peux.» L’ancienne défenseure de l’Olympique lyonnais, qui porte les couleurs du PSG depuis l’été 2024, adhère au projet de Laurent Bonadei. «J’ai beaucoup de plaisir à jouer avec mes coéquipières et à mettre en place ce qu’on travaille à l’entraînement», ajoute celle qui compte 92 capes nationales.
Gros pressing, intensité, combinaisons, beau jeu. La France vise à être un rouleau compresseur lors de cet Euro 2025. Lors de ses quatre derniers matches, elle a frappé à 14 reprises. 4 buts contre la Nati, 2 face à l’Islande, 5 face à la Belgique, 3 contre le Brésil, réussissant trois blanchissages. Les Bleues ont montré qu’elles avaient du caractère et des ressources mentales. Menées 0-2 par les Brésiliennes après douze minutes de jeu, elles ont réussi à renverser la vapeur, pour finalement s’imposer 3-2 lors de leur dernier match de préparation. «J’ai vraiment aimé l’état d’esprit des joueuses, qui ne renoncent pas, qui y croient toujours», a souligné Laurent Bonadei au micro de France 3.
Touchée à un mollet
De quoi faire le plein de confiance pour affronter le «groupe de la mort». Les Françaises, qui restent sur huit succès de rang depuis leur revers contre la Suisse le 29 octobre à la Praille, devront faire face aux Anglaises, championnes d’Europe en titre, et les Néerlandaises, sacrées en 2017. Elles seront accompagnées dans ce groupe D par le Pays de Galles, qui tentera de jouer les trouble-fêtes pour sa première participation à un tournoi majeur. Seule ombre au tableau, Griedge Mbock est incertaine pour le duel contre les Three Lionesses, samedi au Letzigrund (21h.)
Il y a une dizaine de jours, lors du stage de préparation à Clairefontaine, la capitaine s'est blessée au mollet droit. Élongation? Contracture? Déchirure? Aucun communiqué médical n’a été publié, mais sa participation à l’Euro n’est pas du tout remise en question. Griedge Mbock est suivie «au jour le jour» et n'a pas encore pu reprendre les entraînements collectifs, faisant planer de gros doutes sur sa disponibilité pour cette affiche qui a le poids d'une finale.