Il y a une chose qui différencie Elyssa des autres personnes arborant un maillot de l'Angleterre en ce mardi soir dans les environs du Stade de Genève: son accent. Si l'on peut en entendre des plus ou moins appuyés, Elyssa n'en a pas le moindre. Comment est-ce possible? Tout simplement parce que la jeune femme de 20 ans vient de Sydney, en Australie.
Comment diable se retrouve-t-elle, haut de Leah Williamson vissé sur les épaules, à Genève en ce soir de demi-finales? «Je suis tombée amoureuse de cette équipe d'Angleterre lors de l'Euro 2022», explique Elyssa. Si elle pratique le football dans son pays, c'est surtout grâce au championnat anglais et l'épopée lors du dernier Championnat d'Europe qui ont été un tournant dans sa vie de supportrice.
Fan invétérée d'Arsenal («J'aime bien Lia Wälti, elle a l'air d'être une personne très gentille»), Elyssa met parfois ses heures de sommeil en péril pour ses équipes préférées. «Je reste debout à minuit pour tous les matches d'Arsenal et pour ceux de l'Angleterre qui sont importants, je me réveille à 5h du matin», précise-t-elle.
«Je vais en Suisse l'été prochain»
Dire que la jeune Australienne est motivée est donc un bel euphémisme. Elle l'est tellement que, l'année dernière, elle a sauté sur les billets de cet Euro 2025 dès qu'ils ont été disponibles. «Je suis sortie de ma chambre et j'ai dit à ma famille: 'Je vais en Suisse l'été prochain'.» Mis devant le fait accompli, ses proches n'ont pas eu d'autres choix que d'accepter.
Pour rentabiliser les 16'500 kilomètres qui séparent Zurich de Sydney, Elyssa décide de faire un passage en Italie: «J'ai rejoint des amis à Milan. Mais l'unique raison pour laquelle je suis en Europe, c'est l'Euro!» Si le camp de base des Lionesses se situe dans la plus grande ville de Suisse, l'étudiante en finance et en droit s'est rabattue sur la capitale de la mode et a fait deux incursions au-delà de la frontière.
La première a eu lieu pour le premier match de groupe, lors de ce France-Angleterre au Letzigrund. C'est la toute première fois que la jeune femme voyait ses joueuses préférées en vrai. «J'ai pleuré quand je suis entrée dans le stade», avoue-t-elle.
Sa sœur s'est prise au jeu
Malgré la défaite (2-1), cette rencontre à Zurich a été un moment marquant pour Elyssa. C'est là qu'elle a fait la connaissance de Michaela, jeune Britannique venue également seule depuis le Parc national du Lake District, au nord de l'Angleterre. «On était assises à côté et, depuis, on est devenues amies.» Ce mardi, les deux jeunes femmes se sont retrouvées et sont à nouveau l'une à côté de l'autre, en attendant le début de la fan walk qui les mènera à la demi-finale au Stade de Genève.
Ce n'est pas la seule personne qu'Elyssa connaît en ce mardi soir puisque sa famille doit la rejoindre au bout du Léman pour le match face à l'Italie. «Je les ai tous amenés de Sydney, s'exclame l'Australienne. Mais ils ne connaissent rien au football. Ce matin, j'ai dû faire un exposé à ma sœur pour lui expliquer le hors-jeu.» Une sœur qui, finalement, s'est prise au jeu au vu du scénario improbable de cet Angleterre-Italie, avec des Lionesses à nouveau revenues des enfers.
«J'ai à nouveau pleuré et je n'ai plus de voix, nous confie Elyssa après le match. Quant à ma sœur, elle criait comme si elle était 100% anglaise.» Une famille qui n'a donc pas fait le déplacement pour rien jusqu'en Suisse. Dimanche, les parents pourront à nouveau encourager l'équipe favorite de leur fille, qui tentera de décrocher un deuxième titre de rang à l'Euro face à l'Espagne.