Genève n’aura pas droit à la même publicité que celle, gratuite, reçue par la ville de Berne dimanche. Avant le match entre la Suisse et l’Islande, 14’000 personnes ont formé une gigantesque marée rouge (teintée d’une petite touche de bleu) à travers la veille-ville de la capitale, partant du Palais fédéral pour rallier le Wankdorf via la mythique «Zytglogge» et la non moins emblématique Fosse aux ours, notamment. Les photos, dont celles prises au drone, ont fait sensation dans l’Europe entière.
Cinq kilomètres depuis le centre-ville de Genève, c'est trop
Alors, ce jeudi avant le match décisif contre la Finlande (coup d'envoi à 21h à La Praille), les téléspectateurs et les utilisateurs des réseaux sociaux auront-ils droit à des images de rêve avec le Jet d’eau en arrière-plan? La réponse est malheureusement non. Et la première explication est d’ordre purement kilométrique.
«A Berne, la marche était déjà très longue, bien plus de trois kilomètres. On avait déjà hésité, parce qu’on n’a jamais parcouru une distance aussi longue avec un cortège pour un match masculin», explique Jérôme Lambert, Supporter Liaison Officer des équipes nationales masculines et féminines. Celui qui a notamment oeuvré pour une marche spectaculaire à Cologne l’été dernier a cependant fait le maximum pour que celle de Berne puisse être organisée, quitte à fatiguer les jambes des marcheurs.
«Et au final, on a bien fait. Bien sûr qu’on aurait aimé en faire de même à Genève, mais la distance depuis la fan-zone du centre-ville au stade est de plus de cinq kilomètres. Sincèrement, ça fait trop.» D’autant plus un jeudi aux alentours de 17h, il semble irréaliste de traverser Genève sur une aussi longue distance. Sans oublier le facteur météo qui depuis le début de l'Euro est, par chance, favorable aux cortèges des supporters de la Nati.
«Berne, c’était magnifique, un souvenir qui restera gravé à vie, mais c’était un dimanche et le stade est plus proche du centre-ville. Et puis, il faut bien le dire, personne ne pouvait anticiper un tel engouement. On pouvait l’espérer, bien sûr, et on en est heureux, mais quand on prévoyait ces marches voilà encore quelques semaines, on pensait qu’avoir entre 3000 et 5000 personnes à Genève, ce serait top. Et là, l’ambiance, l’atmosphère, la façon dont notre équipe joue, ce que je vois sur les réseaux sociaux… J’ai l’impression qu’on pourrait être 10’000 jeudi, mais, par nature, on n’en sait rien. Chacune et chacun est libre de venir au dernier moment, c’est aussi cette spontanéité qui fait la beauté d’une marche», explique Jérôme Lambert, lequel multiplie les réunions avec l’UEFA et les responsables des activités en lien avec l'Euro pour la ville de Genève depuis des semaines, et plus précisément ces dernières heures.
Entre trente et quarante-cinq minutes de marche
«On a encore une séance mercredi après-midi pour peaufiner les horaires et les périmètres précis. Le fait d’avoir un monde énorme implique des changements, notamment par exemple concernant les trajets des équipes elles-mêmes», explique le Fribourgeois, lequel sera en tête de cortège jeudi comme d’habitude. La décision a été prise: le défilé partira de Lancy Pont-Rouge, pas loin du stade. «Il y a 1,3 kilomètre quand même. Pour un cortège, l’idéal, c’est entre 1,5 et 2 kilomètres. On n’en est pas loin et on aura quand même droit à un beau défilé qui durera entre trente et quarante-cinq minutes. Après, je suis d’accord, le décor fait moins rêver que d’autres, on sera en bordure d’une route, dans une zone qui n’est pas le bord du lac. Mais ce qui compte, c’est l’ambiance qu’on mettra et Genève répondra présent, on peut déjà en être sûrs!»
Des concerts et des animations seront organisées dès 15h, tandis que l’heure exacte du départ du cortège sera communiquée ce mercredi soir, après la dernière réunion entre l’UEFA, la police et l’ASF.