8% de la population joue au foot!
Voici le secret du miracle islandais

L'Islande compte à peine 400'000 habitants. Pourtant, compte tenu de sa taille, cet Etat insulaire de l'Atlantique Nord est extrêmement performant en sport. Blick tente de comprendre le secret de cette réussite lors d'une visite au pays des fjords et des geysers.
Publié: 15:24 heures
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Dernière mise à jour: 17:30 heures
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Petite mais efficace: l'Islande participe pour la cinquième fois consécutive à un championnat d'Europe féminin.
Photo: AFP
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Christian Finkbeiner

Mi-avril à Reykjavik. Le ciel est gris, le vent de l'océan souffle sur la capitale islandaise. En plein travaux, le stade national de Laugardalsvöllur abrite aussi le siège de la Fédération islandaise de football, la KSI. Dans ses bureaux modernes, une douzaine de collaborateurs évoluent dans une ambiance décontractée. Ici, on tutoie tout le monde, même les visiteurs inconnus. On interpelle les gens par leur prénom. Le rendez-vous de trente minutes avec le directeur technique Jörundur Sveinsson s'étire tranquillement sur une heure.

À peine a-t-on évoqué son rôle auprès de l’équipe féminine qu’il sourit: «On me pose souvent la question. Mais pour nous, il n’y a qu’un seul football.» En matière d’égalité, l’Islande est en avance sur le reste du monde. «Notre Première ministre, la présidente, la cheffe de la police, l’évêque d’Islande… tous les postes-clés du pays sont occupés par des femmes», glisse-t-il en riant. Ici, c’est naturel. C’est donc sans débat que les équipes nationales reçoivent les mêmes primes, peu importe le genre.

Une île qui joue collectif

Petite par sa taille – à peine 400’000 habitants – l’Islande impressionne par ses résultats. Les femmes disputent leur cinquième phase finale d’Euro consécutive. Les hommes ont marqué les esprits à l’Euro 2016 en sortant l’Angleterre en huitièmes, avant de s’incliner contre la France. Gylfi Sigurdsson, Eidur Gudjohnsen, Bjarnason (ex-FC Bâle): des noms restés dans les mémoires. Depuis la Coupe du monde 2018, les hommes n’ont plus participé à un tournoi majeur, mais une nouvelle génération se prépare. Le rêve reste intact.

«Notre secret? Deux choses», résume Jörundur Sveinsson, père de six enfants. «D’abord une mentalité, ancrée dès l’enfance: ne jamais abandonner, se battre, vouloir gagner. Ensuite, un système qui donne à chaque enfant de 5 à 19 ans la possibilité de faire du sport, partout dans le pays.»

Les infrastructures sont financées par les communes. Les clubs et la fédération forment les entraîneurs selon les standards de l’UEFA. Les parents paient une cotisation annuelle d’environ 1000 euros. Les plus jeunes s’entraînent deux fois par semaine. À partir de 11 ans, ce chiffre monte à cinq entraînements hebdomadaires pour les meilleurs. Particularité islandaise: aucun club n’appartient à des intérêts privés. Tous sont communaux. «Il y a eu quelques tentatives de rachat par le passé. Elles ont été stoppées», note Jörundur Sveinsson.

Le foot comme outil éducatif

En Islande, le sport est aussi un pilier de prévention. «On n’a pas une société sans drogues, bien sûr. Mais l’activité physique structure la jeunesse.» Depuis les années 90, et l’arrivée du gazon synthétique, des salles couvertes ont fleuri dans tout le pays. Neuf grandes salles existent aujourd’hui, dont cinq dans la région de Reykjavik, en plus d’une multitude de structures plus petites.

La visite de l’une d’elles, Midgardur, à quelques kilomètres de la capitale, résume à elle seule l’esprit local: un joyeux chaos parfaitement organisé. Des fillettes de 5 ans jouent sur un terrain, à côté d’adolescents qui guident des enfants, pendant que des retraités font circuler le ballon en tenue de loisirs. Gymnastique, musculation, escalade: tout est accessible, gratuit, sans contraintes – à part l’interdiction de fumer ou de manger.

Glódís, modèle pour une nation

C’est dans ces salles que se construisent les futures stars. Le football est le sport n°1 en Islande. Environ 32'000 licenciés, soit 8 % de la population. Parmi eux, 10’000 femmes. La capitaine de la sélection, Glódís Viggósdóttir (30 ans), est un symbole. Élue sportive de l’année 2024 – dans un scrutin où hommes et femmes sont mélangés – elle incarne cette Islande égalitaire et ambitieuse.

«Glódís est un modèle, pour les filles comme pour les garçons», affirme Sveinsson. «C’est une personne exceptionnelle et une grande leader.» Mal remise de problèmes de santé, la défenseure du Bayern Munich devra encore une fois tout donner contre la Suisse. Pour inspirer, guider, et continuer d’écrire l’histoire d’un pays où chaque enfant a le droit de rêver ballon au pied.

Groupe A
Équipe
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Playoffs
Groupe B
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Groupe C
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Groupe D
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