«J'ai eu ma photo avec le gardien!», se vante un (très) jeune supporter nyonnais à même le terrain. «Je peux prendre un selfie avec toi?», demande un autre à Melvin Mastil, occupé à dédicacer un maillot.
Le gardien de Nyon est la nouvelle coqueluche de Colovray. Et pour cause, il a été le héros de l'exploit nyonnais face à Zurich. «C'est la première fois que je vis des émotions comme celles-ci. Je n'avais encore pas connu ça dans ma carrière», s'émouvait Melvin Mastil après une rencontre qu'il a survolé.
Héroïque tout du long
Le gardien nyonnais de 25 ans, passé par le Lausanne-Sport sans jouer en première équipe pour le moment (il est prêté à Nyon par le LS cette saison encore), a réalisé un match énorme, réalisant plusieurs (pré-)exploits. D'abord à la 12e, devant Matthias Phaëton. Puis à la 78e, sur une tête de Mariano Gomez. «Quand on joue une Super League, on a envie de se montrer», avoue celui qui l'a bien fait ce dimanche. Ces deux arrêts décisifs en ont appelé un troisième, encore plus important.
À la 85e, une main est sifflée dans la surface nyonnaise. Steven Zuber, capitaine zurichois, s'avance pour transformer le tir au but. «On avait regardé vite fait la vidéo. Je savais que c’était mieux de plonger sur ma gauche parce qu’il avait l’habitude d’ouvrir le pied», explique Melvin Mastil. Arrêter un tir au but n'est pas le fruit du hasard et le gardien s’est envolé, comme prévu, du bon côté pour stopper le tir, gardant les siens à 1-1. «Je voulais me rattraper. Il y a cette frappe que je repousse dans l’axe en première mi-temps, qui coûte le but», analyse l’exigeant capitaine nyonnais.
Il a pris l'avantage psychologique
Son équipe est ensuite parvenue à emmener le FCZ jusqu'aux tirs au but. Là encore, Steven Zuber s'est avancé en premier. «J'ai étudié pour un penalty, pas pour deux, sourit Melvin Mastil. Là, c'est devenu mental.» Un duel intérieur qu'a (encore) remporté le gardien du Stade Nyonnais, lançant les siens idéalement dans cette séance.
La suite des tirs au but a vu les Zurichois manquer deux autres essais, non cadrés. «Est-ce que c’est le fait que je sois grand?», questionne le héros du soir, du haut de ses 194 centimètres. Peut-être que ses deux penalties déjà stoppés ont aussi pesé dans la balance au niveau psychologique.
L'essentiel est ailleurs, dans cette victoire nyonnaise qui qualifie les Vaudois pour les huitièmes de finale de la Coupe de Suisse, où ils recevront Xamax. «Je trouve ça beau qu’un 'petit poucet' puisse battre une Super League et passer au tour suivant», s'enthousiasme Melvin Mastil. Et qu'un gardien n'ayant jamais joué au plus haut échelon du football suisse soit le héros désigné de la rencontre.