Après avoir longtemps communié avec leurs supporters présents sur le terrain et dans les tribunes, les joueurs du FC Bienne rejoignent un à un leur vestiaire. Sur le chemin y menant, Freddy Mveng, lequel a la partie inférieure de la jambe bandée et marche difficilement, attire forcément l'attention. «Je ne suis pas fatigué, j'ai joué avec une déchirure, c'est différent», sourit-il, sur le terrain de la Tissot Arena, après la qualification historique du FC Bienne pour la finale de la Coupe de Suisse au détriment de Young Boys. «J'ai deux centimètres de déchirure au mollet gauche. J'ai joué 70 minutes en étant blessé», précise-t-il.
Le milieu de terrain, passé notamment par Sion et Xamax, illustre à lui seul toute la détermination qu'ont mis les joueurs biennois pour affronter YB lors de cette demi-finale. Et heureusement pour Mveng notamment, ce sacrifice n'a pas été vain. «Quand on gagne, ça passe toujours, rigole-t-il. Si ça n'avait pas été le cas, cela m'aurait un peu frustré d'avoir risqué mon mollet pour rien.»
La troisième finale sera-t-elle la bonne?
«Le mollet a tenu, même si à la fin j'ai eu des crampes sur la zone blessée. Maintenant, je sais que je ne peux plus jouer comme ça», poursuit-il. Touché physiquement, Freddy Mveng reconnaît ne pas réaliser l'ampleur de l'exploit réalisé par ses coéquipiers et lui. «Je suis allé deux fois en finale (ndlr: deux défaites avec Xamax en 2011 et Sion en 2017), mais là, c'est encore une autre saveur. C'est avec un club de Promotion League, contre YB (ndlr: Mveng est passé par le club de la capitale entre 2011 et 2013), dans cette ambiance, ... c'est incroyable!»
S'il a le sourire aux lèvres, c'est également parce que sa prédiction s'est révélée exacte. En effet, le milieu n'avait pas hésité à annoncer que le FC Bienne éliminerait Young Boys pour aller jouer la finale au Wankdorf le 1er juin. «Je disais qu'on allait le faire, car il y avait une énergie entre nous qui ne mentait pas. Eux, ils jouent des matches comme ça tous les week-ends. Nous, c'était notre moment phare de la saison en termes d'ambiance. Donc, on avait à cœur de bien faire et on l'a ressenti ce soir.»
Freddy Mveng se la joue Claude Makélélé
Le but annulé pour les joueurs de la capitale à la 125e minute de jeu? «Un brin de chance, il ne faut pas s'en cacher. Mais comme on a été malchanceux sur d'autres matches...», rigole-t-il, ajoutant que ce scénario rend la victoire encore plus belle. «Ce but annulé, on l'a fêté comme un but. La VAR ne m'a pas souvent aidé quand j'étais à Sion, mais ce soir, picobello.»
Place donc à un dimanche placé sous le signe du repos. Avec forcément un œil rivé sur le Parc Saint-Jacques et la deuxième demi-finale opposant le FC Bâle et le Lausanne-Sport dès 15h30. Avec un adversaire favori? «Non, rien à cirer. Bâle, Lausanne, Real Madrid, Barcelone, Chavornay... Nous, on a notre mission maintenant, qui est de gagner en restant toujours humbles, car on sait qu'on reste le petit. Mais on va jouer le coup à fond», annonce Freddy Mveng.