Direction les quarts de finale!
Sion s'est compliqué la vie au Brügglifeld, mais a fini par passer

Le FC Sion avait le match dans la poche, ce jeudi à Aarau, mais s'est fait rattraper de manière inexplicable. Le joker Winsley Boteli a surgi au bon moment, heureusement pour les Valaisans, au final victorieux 3-1 de leur 8es de finale.
Theo Berdayes et Sion s'en sont bien sortis finalement face à Daniel Afriyie et Aarau ce jeudi.
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Le Brügglifeld et son charme éternel, y compris en hiver, avec cette procession silencieuse depuis le centre-ville à travers les quartiers résidentiels bordés par la forêt. Ce froid, certes moins glacial qu'il y a deux semaines, mais qui a de quoi paralyser les organismes tout de même, surtout avec un coup d'envoi à 20h30. Ce kop argovien placé à hauteur du rond central et tout de noir vêtu. Et, bien sûr, ce FC Aarau qui avait fait tomber Young Boys au tour précédent. En quatre phrases, voilà la gueule du traquenard qui attendait le FC Sion ce jeudi en Argovie.

L'éternel Brügglfeld et son kop latéral, à nul autre pareil en Suisse.
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Et, comme dirait l'autre, on attendait Daniel Craig et Brad Pitt, et on a eu Dany Boon, en tout cas dans un premier temps. Ou, en termes footballistiques, on s'attendait à un vrai match de Coupe et on a eu pour le FC Sion une promenade, certes glaciale, mais plus revigorante qu'inquiétante, et ce jusqu'à l'heure de jeu, le moment où tout a changé par la faute d'une égalisation argovienne venue de nulle part, mais qui a complètement changé la physionomie de la rencontre. Le match amical s'est alors transformé -enfin- en vrai match de Coupe et Sion, en balade jusque-là, a alors commencé à souffrir. Et pas uniquement du froid, son seul problème jusque-là. 

Bientôt les vacances...
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En première mi-temps ce jeudi, on l'a dit, il y a eu autant de piège au Brügglifeld que de danger devant le but d'Anthony Racioppi, lequel s'est senti bien seul avant la pause, tout seul devant son but quand ses copains s'amusaient de l'autre côté du terrain, à huitante mètres de là. Le gardien du FC Sion n'a eu qu'une occasion de s'illustrer, et encore, sur une tête de David Acquah qu'il a claquée au-dessus de sa transversale. Sinon? Rien de rien.

Le service parfait de Baltazar Costa pour Ilyas Chouaref

De l'autre côté, par contre, les Valaisans s'amusaient bien, sous l'impulsion d'un Baltazar Costa épatant. Le Brésilien a été redoutable, tant dans la récupération que dans la construction, et c'est lui d'ailleurs qui s'est retrouvé passeur décisif sur l'ouverture du score, sa remise pour le «une-deux» avec Ilyas Chouaref était absolument parfaite (15e, 0-1). 

Il aurait pu marquer lui-même un peu plus tard, d'ailleurs, le brave «Batata», et Sion s'est créé en tout cas deux autres possibilités de doubler la mise, ce qu'il n'a pas su faire. Mais sincèrement, que ce FC Aarau faisait peine à voir, en comparaison des autres équipes de Challenge League engagées dans ces 8es de finale, que ce soit Stade-Lausanne-Ouchy et Yverdon.

Visiblement lui aussi satisfait de ce qu'il voyait, Didier Tholot décidait fort logiquement de ne rien changer à la pause, Sion naviguant tranquillement vers les quarts de finale. Le premier quart d'heure de la deuxième période lui donnait d'ailleurs intégralement raison, Aarau ne proposant absolument rien.

Son se fabrique l'égalisation tout seul

Et puis, de ce rien a émergé une égalisation absolument improbable à la 60e, alors que les Argoviens ne s'étaient pas montrés du tout dangereux jusque-là. Ali Kabacalman tentait une tête en retrait un peu trop timide, Numa Lavanchy se faisait devancer et le tir d'Elias Filet, complètement raté, était dévié dans son propre but par Kreshnik Hajrizi, alors qu'aucun attaquant argovien ne se trouvait à proximité! Une égalisation vraiment injuste, mais Sion se l'est littéralement fabriquée tout seule et ne pourra donc pas s'en plaindre. 1-1 à la 60e! Le public argovien, jusqu'ici bien sage, se mettait alors à donner de la voix, ayant vu son équipe revenir par miracle. Et si Aarau, d'un coup, inversait le cours du match?

Didier Tholot procédait alors à son premier changement, Noé Sow remplaçant Liam Chipperfield (bien discret pour une fois ces dernières semaines) et Ali Kabacalman jouant alors un cran plus haut. Aarau se montrait cependant plus pressant, entrant véritablement dans son match et la promenade du début de match pour les Valaisans commençait à ressembler à un vrai match de Coupe. Un lob bien vu d'Ilyas Chouaref (77e) a failli permettre aux Sédunois de repasser devant, sans succès, mais Sion était bien moins serein qu'en première période et c'est peu de le dire.

Winsley Boteli, joker décisif, pour un but litigieux

C'est alors que Didier Tholot a choisi de remplacer Rilind Nivokazi, à dix minutes de la fin, pour faire entrer Winsley Boteli. Celui-ci, sur son premier ballon, s'est trouvé au bon endroit pour inscrire le but de la victoire après une remise de la tête de Noé Sow, lequel était manifestement hors-jeu. Mais en quarts de finale, la Coupe, la VAR n'est pas utilisée, et ce but a pu être tranquillement validé par Sandro Schärer, à la grande fureur du public argovien et à la grande joie des ultras valaisans ayant fait le déplacement. 

L'arrêt d'Anthony Racioppi, le 3-1 de Winsley Boteli

Voilà Sion en quarts de finale, après un miracle tardif d'Anthony Racioppi, lequel est allé dévier dans les arrêts de jeu une frappe de Marcin Dickenmann pour éviter les prolongations à son équipe. Le 3-1 tombait lui à la dernière seconde à l'issue d'un contre bien mené et conclu par Winsley Boteli, encore lui, dans le but vide, après une passe décisive de l'altruiste Josias Lukembila. Mais Sion s'est fait peur en fin de rencontre, et ce match de Coupe n'a existé, au fond, que durant une demi-heure, la dernière.

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