1934, 1938, 1950, 1954, 1962, 1966, 1994, 2006, 2010, 2014, 2018, 2022 et... 2026! Le compte est presque bon, même s'il n'est pas encore officiel: si elle ne perd pas 6-0, mardi à Pristina face à un étonnant et impressionnant Kosovo, l'équipe de Suisse se qualifiera pour sa treizième Coupe du monde, sur vingt-trois possibles. Un accomplissement remarquable et qu'il conviendra de saluer une fois encore lorsque tout sera officiel mardi sur les coups de 23h, sauf cataclysme difficile à imaginer, même si tout est possible en football et qu'il ne faut pas insulter l'avenir et en aucun cas ce Kosovo qui semble capable de tout.
Mais quand même, par-delà des précautions d'usage, la Suisse a fait un immense pas vers la Coupe du monde au Mexique, au Canada et aux Etats-Unis ce samedi en battant la Suède (4-1) dans un Stade de Genève qui lui convient décidément très bien. Tout n'a pas été simple et la Nati a même tremblé en fin de première période face à cette Suède expérimentale, mais elle a fini par passer l'épaule grâce à ses hommes forts: Breel Embolo, Granit Xhaka et Dan Ndoye.
Dan Ndoye pour Breel Embolo, ça fait 1-0!
La Suisse a attaqué ce match comme il le fallait, mordant dans cette partie avec l'agressivité et la détermination nécessaires. Les Suédois ont vite compris que la soirée allait être compliquée, dans une jolie ambiance et devant 27'000 spectatrices et spectateurs. Après avoir bien fait circuler le ballon, les Suisses ont pu trouver Dan Ndoye en un contre un sur le côté droit après une belle ouverture de Manuel Akanji. L'ailier vaudois a alors fait parler sa vitesse et ses qualités de percussion pour déposer son adversaire direct (quel coup de rein!) et servir Breel Embolo au premier poteau. Le buteur du Stade Rennais a confirmé sa bonne forme dans ces qualifications et a pu inscrire le 1-0 (13e) pour faire exploser de joie le Stade de Genève. La Suisse avait neuf orteils en Amérique du Nord et au Mexique!
Les Suédois ont cependant pu petit à petit revenir dans la partie face à une Suisse de moins en moins souveraine à mesure que la première période avançait. L'égalisation de Benjamin Nygren (33e) n'est ainsi pas venue de nulle part et il s'agissait là du premier but concédé par la Nati dans ces qualifications. Gregor Kobel n'a d'ailleurs pas eu la main assez ferme sur l'envoi de l'attaquant du Celtic, mais il est par contre sorti vainqueur de son duel face à Alexander Bernhardsson peu avant la pause. 1-1 à la pause. Ouf!
Le Kosovo avait déjà fait la différence à la pause à Ljubljana
En entrant aux vestiaires, les joueurs de la Nati ont appris que le Kosovo menait en Slovénie (1-0) dans le même temps et que, sans un effort considérable de leur part pour aller gagner ce match, tout se jouerait mardi à Pristina dans une finale de tous les dangers. Les hommes de Murat Yakin revenaient d'ailleurs sur la pelouse bien avant les Suédois à l'entame de la deuxième période, comme pour bien signifier qu'ils étaient prêts à faire la différence.
Cette attitude conquérante, en tout cas sur le plan symbolique, s'est concrétisée par des actes, même si la deuxième période a débuté sans grand rythme. Le 2-1 est tombé à la 60e grâce à un penalty obtenu par Breel Embolo, extrêmement malin en la circonstance. L'attaquant de la Nati a bien senti le coup et a pu intercepter un ballon en retrait de Gabriel Gudmundsson en direction de son gardien.
Le très malin Breel Embolo
L'avant-centre a touché la balle juste avant le portier suédois et a provoqué un contact suffisant pour forcer l'arbitre belge Erik Lambrechts à siffler penalty. La VAR est intervenue, mais le penalty a été confirmé, puisqu'il n'y avait pas matière à erreur manifeste, le contact étant réel, même s'il n'a pas été provoqué par Viktor Johansson. Granit Xhaka ne s'est lui pas posé toutes ces questions et a transformé sans trembler, comme à Stockholm voilà un mois. 2-1 pour la Suisse, alors que le Kosovo marquait le 2-0 dans le même temps et évoluait de plus à onze contre dix. La Nati n'avait dès lors plus le choix: victoire obligatoire à Genève.
Breel Embolo, après une nouvelle récupération très haute, se procurait d'ailleurs l'occasion du 3-1 dans la foulée (62e), mais, cette fois, Viktor Johansson se montrait le plus fort. Le public du Stade de Genève poussait alors son équipe avec un vibrant et unanime «Tous ensemble, tous ensemble, hey». Graham Potter choisissait lui ce moment pour faire entrer Alexander Isak et faire planer une menace supplémentaire sur la Nati.
Dan Ndoye encore une fois décisif
La Suisse pliait cependant l'affaire à la 75e grâce au supersonique Dan Ndoye, lequel faisait tout juste et inscrivait le 3-1 pour faire définitivement chavirer le Stade de Genève, ainsi que toutes les téléspectatrices et tous les téléspectateurs devant leur écran. Johan Manzambi, le super-joker, inscrivait même son but désormais réglementaire dans les arrêts de jeu. 4-1 pour la Nati au terme d'une deuxième période parfaite, qui garantit pratiquement à l'équipe de Suisse de s'envoler pour la Coupe du monde. Il n'est pas encore l'heure de monter dans l'avion pour Washington, mais le check-in est ouvert!