Arrivé au Servette FC à l'âge de 8 ans, en 2013, Johan Manzambi (qui vient justement du quartier de la Servette) a vu un nombre incalculable de matches du club grenat à la Praille. «J'y étais tout le temps», sourit-il, alors qu'il pourrait en fouler la pelouse pour la première fois ce samedi face à la Suède. «C'est vrai que je n'y ai jamais joué», explique celui qui est parti en 2023 à Freiburg, avant d'avoir eu le temps de porter le maillot de la première équipe du SFC. Il avait alors 18 ans et, avec deux ans de recul, il est déjà clair qu'il a fait le bon choix: le voilà titulaire en Bundesliga et en Europa League, mais aussi «joker de luxe» en équipe de Suisse.
Il a tout gagné aux Etats-Unis en juin
Il y a encore cinq mois, le jeune Genevois ne comptait aucune sélection, lui qui était l'invité surprise de la tournée américaine de la Nati. Il a impressionné d'entrée, que ce soit sur le terrain (une entrée dynamique contre le Mexique, un but et un assist contre les Etats-Unis) ou dans la vie de groupe, où sa bonne humeur et sa maîtrise des langues en ont fait immédiatement un joueur apprécié du groupe, mais aussi du staff.
«Pour moi, c'était important de faire une bonne impression. Je me suis senti très bien dans le groupe, j'ai vite appris à connaître tout le monde, je me suis bien intégré», assure-t-il, lui qui s'est tout de suite imposé comme une évidence au sein de la Nati, au point de faire l'unanimité. Dès qu'une liste sort maintenant, la question n'est pas de savoir ou non s'il y figurera tant la réponse est claire.
En une année à peine, son ascension a été fulgurante et il ne s'en étonne pas, prenant les choses comme elles viennent. «Tout s'est passé assez vite. Je vis au jour le jour, sans me retourner. Ma famille est fière de moi, moi aussi un peu, mais je ne regarde pas derrière: j'avance», confie-t-il ce mardi à Lausanne, où la Nati prépare les chocs de samedi contre la Suède et le Kosovo.
La Coupe du monde en juin prochain, y pense-t-il déjà un peu? «Il faut déjà se qualifier. Mais bien sûr que c'est un rêve. Mon tout premier souvenir, c'est 2010, mais j'étais encore petit. La première vraie Coupe du monde que j'ai suivie, c'est 2014», révèle-t-il.
La route est connue: elle passe par ces deux matches contre la Suède et le Kosovo, pour lesquels il aura de toute façon un rôle à jouer. Reste à définir lequel, lui qui joue désormais souvent milieu défensif avec Freiburg et pourrait donc imaginer côtoyer Granit Xhaka d'entrée samedi, Remo Freuler étant blessé.
«On verra. Je n'ai pas encore parlé avec le coach. Jusqu'à présent, les choix de l'entraîneur ont été les bons lors des quatre premiers matches. J'accepterai mon rôle quelqu'il soit. Je me tiens prêt à entrer, mais je serai aussi heureux de débuter. Quel que soit le poste», assure le Genevois.
Sera-t-il titulaire en milieu défensif? Voire un cran plus haut, avec Fabian Rieder et Granit Xhaka derrière lui? Ou entrera-t-il en jeu pour dynamiter la défense suédoise, comme il l'a très bien fait au match aller en inscrivant le 2-0 dans les arrêts de jeu? Seul Murat Yakin a la réponse.