Une ONG monte au créneau
Gianni Infantino visé par une plainte pour ses liens étroits avec Donald Trump

Selon «The Athletic», une plainte officielle demande l’ouverture d’une enquête contre le président de la FIFA, Gianni Infantino. Une ONG a saisi le comité d'éthique de la faîtière du football en raison de ses liens jugés trop étroits avec Donald Trump.
Photo: AP
Blick Sport

Gianni Infantino est accusé d’avoir franchi à plusieurs reprises la ligne rouge de la neutralité politique exigée par la FIFA. Selon «The Athletic», l’ONG FairSquare a déposé une plainte formelle auprès du Comité d’éthique. Elle réclame une enquête sur les déclarations du président de la FIFA… mais aussi sur l’attribution, pour le moins surprenante, du tout premier «FIFA Peace Prize» au président américain Donald Trump.

FairSquare, active dans la défense des droits humains autour du sport, énumère quatre violations présumées de l’article 15 du Code d’éthique, celui qui impose une neutralité stricte vis-à-vis des gouvernements. Toutes ont un point commun: l’enthousiasme public de Gianni Infantino pour Donald Trump, président des États-Unis.

Premier épisode: en octobre, le Valaisan plaide ouvertement sur Instagram pour que Trump reçoive le prix Nobel de la paix, saluant son rôle dans un cessez-le-feu au Proche-Orient. Un mois plus tard, sur la scène d’un forum économique à Miami, il va plus loin: «Trump est un ami proche», déclare-t-il, invitant clairement le public à soutenir son programme politique. «Une prise de position limpide», estime FairSquare.

Puis vient la cérémonie du tirage au sort du Mondial, à Washington. Gianni Infantino y remet à Trump un trophée monumental, une médaille et un certificat. Il a ponctué le tout par un discours élogieux: «Vous méritez ce prix… vous pouvez toujours compter sur mon soutien.» Selon la plainte, la vidéo projetée par la FIFA pour introduire la récompense reprenait d’ailleurs les narratifs de la Maison-Blanche sur des «guerres terminées» dont le rôle réel du président est pourtant contesté.

Récompense «sans légitimité»

Enfin, en janvier, un message vidéo publié par Gianni Infantino après un meeting pré-investiture de Trump achève de braquer les projecteurs: «Ensemble, nous rendrons non seulement l’Amérique grande à nouveau, mais le monde entier.» Pour FairSquare, reprendre un slogan de campagne est incompatible avec la moindre prétention à la neutralité.

L’ONG Human Rights Watch (HRW) demande aussi que la FIFA explique la genèse du «FIFA Peace Prize». «The Athletic» révélait récemment que ni le Conseil de la FIFA ni les vice-présidents n’avaient été consultés avant l’annonce du prix. «Aucun critère, aucun processus, aucune liste de candidats, a tonné Minky Worden, directeur des projets globaux de HRW dans une prise de position relayée par «The Ahtletic». Il s'agit d'une récompense «sans légitimité.» HRW a d'ailleurs demandé à Gianni Infantino des explications le mois dernier. La demande est restée lettre morte.

La FIFA, elle, n’a pas répondu aux questions de «The Athletic». Quant à Trump, il a qualifié ce prix de «l’un des plus grands honneurs» de sa vie.

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