Peter Zeidler est un excellent communicant, en plus d'être un entraîneur prônant un football très attractif. On espère cependant pour l'Allemand qu'il n'a pas un ego démesuré, car, ce mercredi dans la salle de presse de la National Arena de Skopje, il a bien dû constater que sa renommée n'était pas arrivée dans les Balkans. Le chef de presse du Vardar a ainsi oublié son nom de famille au moment de le présenter et a heureusement été sauvé par un journaliste macédonien, qui avait lui bien révisé avant la conférence. D'autres, moins préparés, ne savaient pas vraiment où mettre le «e» et le «i» dans ce nom de famille pourtant en apparence pas si compliqué.
Un sourire en coin, visiblement pas vexé du tout, le nouvel entraîneur du LS a été parfait comme d'habitude dans l'exercice. Face à une dizaine de journalistes macédoniens, «PZ» a commencé par dire tout le bien qu'il pensait de son adversaire du lendemain. «On les a visionnés, ils nous ont fait une très bonne impression. Ils savent très bien jouer au football, avec des latéraux offensifs, techniques. C'est une équipe qui aime le jeu et ça, ça me plaît.»
Les liens forts entre la Macédoine du Nord et la Suisse
Le technicien a même élargi les compliments à l'entier du pays. «Je suis Allemand. Alors forcément quand la Macédoine du Nord a éliminé l'Italie dans la course à la Coupe du monde, ce n'est pas passé inaperçu. Le Vardar est une équipe qui représente la Macédoine. Et il y a un joueur que nous connaissons bien en Suisse, qui s'appelle Ezgjan Alioski, qui vient de revenir à Lugano.» Un temps. Peter Zeidler reprend. «Et puis, il y a tous les Macédoniens qui vivent en Suisse. C'est aussi un lien fort.» Ou qui ont même joué pour l'équipe de Suisse, comme Blerim Dzemaili et Admir Mehmedi, tous deux albanophones de Macédoine du Nord. Peter Zeidler, c'est une certitude, sait comment charmer son auditoire.
Un bon résultat, c'est quoi?
Et puis, forcément, est arrivée la grande question, celle à laquelle tous les coaches ont droit avant une confrontation européenne: qui est le favori? «C'est du 50-50», a assuré «PZ», qui n'a pas voulu s'aventurer sur le terrain glissant de savoir ce que serait un bon résultat pour son équipe. Un match nul serait-il bon à prendre avant le match retour sur le synthétique de La Tuilière? «On veut faire un bon match. A la fin, il y aura un résultat», a souri l'Allemand, lequel sera confronté à l'absence d'Enzo Kana-Biyik. lequel est a été touché lors du dernier entraînement et est resté à Lausanne pour se soigner.
15'000 spectateurs attendus
Sinon? La pelouse sera bonne, sans être parfaite, et le Vardar s'attend à un stade à moitié plein, soit garni d'environ 15'000 spectateurs. Peter Zeidler a aussi eu un mot pour la National Arena, d'ailleurs.
«Je n'ai pas vu grand chose de la ville, nous venons d'atterrir, mais le stade nous plaît beaucoup, malgré la piste d'athlétisme. Nous avons été impressionnés et ce qui me plaît particulièrement, ce sont les sièges aux couleurs du drapeau national, rouge et jaune.» Il est vrai que l'enceinte, située à dix minutes à pied du centre-ville historique, a fière allure.
Les certitudes? La mentalité de ce groupe
Alors, ce LS nouvelle version, avec plusieurs nouveaux joueurs et un nouvel entraîneur, est-il prêt à tenir le choc face au Vardar? Les matches amicaux n'ont offert aucune certitude, en tout cas sur le plan des résultats, et il est difficile de savoir où en est vraiment ce groupe. «Oui, c'est vrai, c'est mon premier match avec le LS. Oui, c'est vrai aussi, les résultats des matches amicaux n'ont pas été rassurants, mais les performances, sur certaines périodes, l'ont été. On a quand même vu quelque chose ces derniers jours. Mais ce qui me donne des certitudes, avant d'entrer sur le terrain jeudi, c'est l'état d'esprit de mon équipe et l'envie que montrent mes joueurs. La mentalité, l'envie de jouer ensemble, l'attitude: ce groupe a des certitudes et est en train de développer ses qualités.»
100 à 150 fans du LS attendus
Comme toujours, le terrain, et lui seul, livrera sa vérité. Le grand retour européen du Lausanne-Sport, quinze ans après son dernier match face à Palerme, c'est ce jeudi à 20h30, à Skopje. L'attente a été longue, mais elle touche -enfin- à sa fin. Les 100 à 150 fans à avoir effectué le déplacement s'en réjouissent déjà. Et espèrent surtout pouvoir s'envoler pour Chisinau ou Astana dans deux semaines...