Pour boucler son premier tour en beauté, Stade-Lausanne-Ouchy est allé s’imposer 2-0 à la Maladière face à Neuchâtel Xamax vendredi. Avec 15 points, les hommes de Dalibor Stevanovic se hissent à la 4e place, à quatre longueurs d’Yverdon, 2e. Au terme d’un match équilibré, Malko Sartoretti a doublé la mise et crucifié des Xamaxiens réduits à dix à la 90e minute, sur le dernier ballon du match.
Avant cela, Warren Caddy avait signé son sixième but de la saison, déjà, sur corner. Avec son parcours atypique, le joueur du SLO a entamé de la plus belle des manières sa deuxième saison au club. Formé en France, le Malgache a démarré l’exercice 2025-2026 sur les mêmes bases que le précédent (18 buts en 29 matchs).
«La saison dernière a été la meilleure de ma carrière. Je pense qu’il est difficile d’en faire une semblable, mais vu que je marque match après match depuis le début, je me dis que je peux viser encore mieux», s’exclame l’attaquant du SLO, pour Blick.
Un rêve de gosse
Warren Caddy fait d’ailleurs partie d’un cercle très fermé en Challenge League, puisqu’il est international malgache. Les Barea sont à quelques matchs d’écrire l’histoire de leur sélection nationale, et il pourrait bien en être l’un des artisans. Actuellement deuxièmes de leur groupe de qualification pour la Coupe du monde 2026 — synonyme de barrage —, les Malgaches disputeront leurs deux prochaines rencontres le 8 octobre face aux Comores et le 12 octobre face au Mali. Avec trois points de retard sur le Ghana et respectivement une et quatre unités d’avance sur les Comores et le Mali, ils peuvent encore espérer participer à la première Coupe du monde de leur histoire, organisée aux États-Unis, au Canada et au Mexique en juin 2026.
«Franchement, c’est beau. Le coach me fait confiance, je marque des buts. On sait à quel point on est proches de l’exploit. Il nous reste deux matchs, ça va être deux finales. On regarde aussi devant, parce que le Ghana peut perdre. Si on y arrive, ce serait incroyable!», sourit Warren Caddy.
Contexte mouvementé
Malgré cette excitation grandissante, Madagascar connaît depuis une semaine de fortes tensions politiques. Le mouvement «Gen Z Madagascar» manifeste contre le gouvernement, accusé de ne pas en faire assez pour limiter les coupures d’eau et d’électricité. Des affrontements et des actes de vandalisme ont eu lieu.
«Je n’ai pas de famille sur place directement touchée, mais les gens souffrent, et c’est compliqué», confie le Malgache. Si le football n’est pour beaucoup qu’un simple sport, l’histoire a souvent prouvé qu’il pouvait être bien plus que cela. En 2005, Didier Drogba et la Côte d’Ivoire s’étaient qualifiés pour la Coupe du monde 2006 — un exploit suivi d’appels à la paix des joueurs ivoiriens, qui avait contribué à apaiser les tensions politiques.
«Ce qui peut rendre les gens heureux là-bas, c’est le football. On est conscients qu’on peut faire changer les choses. On se mobilise, on est actifs sur les réseaux sociaux pour soutenir la population et faire bouger les choses. Ça nous motive encore plus à bien performer, parce que rendre heureux un pays de 30 millions d’habitants, ça nous booste», explique-t-il.
Planning chamboulé
Les internationaux en Challenge League ne sont pas nombreux, et Warren Caddy subit aussi les contraintes liées à ce statut. Le Lausannois s’absente régulièrement deux semaines pour rejoindre sa sélection, souvent à l’autre bout de l’Afrique — un décalage qui peut peser dans un effectif qui continue de s’entraîner normalement pendant ces périodes.
«Depuis l’année dernière, j’ai l’habitude de partir. On essaye de gérer au mieux avec le club. Si le voyage est au Maroc, comme c’était souvent le cas dernièrement, ça va. Mais si c’est plus loin, l’entraîneur me ménage un peu quand je rentre», explique l’international.
«Je n’ai pas de souci avec Warren, parce que c’est un joueur intelligent, qui comprend ce que j’attends de lui. Dans le vestiaire aussi, tout se passe très bien, car c’est un joueur expérimenté», ajoute son entraîneur, Dalibor Stevanovic.
Tiraillé entre cœur et raison
Le coach peine d’ailleurs à trancher entre la fierté et la frustration lorsqu’il voit son joueur rejoindre sa sélection. «Il y a deux côtés. D’un côté, ça m’embête un peu, car il ne peut pas travailler avec le groupe pendant la trêve. Mais de l’autre, c’est une fierté d’avoir un joueur important qui représente son pays. Je sais ce que ça fait de porter le maillot de son équipe nationale. Je lui dis juste avant qu’il parte de se ménager un peu», sourit Dalibor Stevanovic, vingt-deux sélections avec la Slovénie, avec laquelle il a disputé la Coupe du monde 2010 en Afrique du sud.
Après ses deux matchs de qualification — au terme desquels on saura si Warren Caddy disputera la Coupe du monde 2026 ou les barrages pour y accéder —, le SLO entamera son deuxième tour avec la réception du leader Aarau, avant un déplacement à Bellinzone.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Aarau | 9 | 12 | 24 | |
2 | Yverdon Sport FC | 9 | 10 | 19 | |
3 | FC Vaduz | 8 | 10 | 15 | |
4 | FC Stade-Lausanne-Ouchy | 9 | 2 | 15 | |
5 | Neuchatel Xamax FCS | 9 | 3 | 14 | |
6 | FC Stade Nyonnais | 9 | -2 | 11 | |
7 | Etoile Carouge FC | 9 | -3 | 8 | |
8 | FC Rapperswil-Jona | 8 | -5 | 7 | |
9 | FC Wil | 9 | -11 | 5 | |
10 | AC Bellinzone | 9 | -16 | 4 |