«Aussi un échange culturel»
Le FC Bavois innove avec un camp d'entraînement hivernal exceptionnel

Une quarantaine de membre du FC Bavois s'envoleront pour la Tanzanie en janvier prochain. Une expérience exceptionnelle au pays de Renatus Njohole, l'entraîneur assistant.
Le FC Bavois est troisième de Promotion League à la trêve, le meilleur résultat de son histoire.
Photo: FC Bavois
Thomas Freiburghaus

En janvier prochain, les joueurs du FC Bavois s’envoleront pour la Tanzanie. Mis dans leur valise: pas de tongs ni de maillots de bain à motifs ananas, encore moins de kit de préparation de cocktail. La délégation bavoisanne ne file pas faire des vacances de footeux sur les plages de sable blanc de l’archipel de Zanzibar.

«Il n’y a pas que les plages et les safaris en Tanzanie, rappelle Christian Weidmann, directeur sportif du FC Bavois. Il y a aussi du foot et de bonnes équipes, qui jouent la Ligue des champions de la CAF.» Et ses joueurs y vont plutôt pour la deuxième option, vous l’aurez compris.

Voyage footballistico-culturel

Ce football tanzanien, Renatus Njohole, entraîneur assistant de Bavois, le connait bien. L’homme de 45 ans est né dans ce grand pays d’Afrique de l’Est, et y a commencé sa carrière de footballeur professionnel. C’était avant de rallier le Nord-Vaudois et d’y faire la tournée des clubs de la région (Yverdon Sport, FC Valmont, FC Baulmes, FC Bavois).

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Depuis quelques années, il prépare ce voyage footballistico-culturel en coulisse. «J’avais envie de faire découvrir mon pays aux joueurs du FC Bavois», explique celui qui est au club depuis une quinzaine d’années. Pour ce faire, rien de mieux qu’un «camp d’entraînement» durant lequel le club nord-vaudois devrait disputer deux matches face à des équipes locales. «C’est aussi l’occasion de donner l’occasion à des joueurs tanzaniens de jouer contre une équipe européenne», continue «Tus».

Rhinocéros et flamants roses

Le football tanzanien est en constant développement. Le pays vient d’organiser la CHAN 2024 (sorte de CAN réservée aux joueurs évoluant sur le continent africain). Une répétition générale avant d’accueillir la Coupe d’Afrique des Nations 2027, avec l’Ouganda et le Kenya. «Le gouvernement a fait beaucoup d’efforts sur le côté sportif. Ça a bien évolué dans les grandes villes, il y a les infrastructures dans les grandes villes», témoigne Renatus Njohole.

Pour ce stage, il emmènera ses protégés non pas à Dar es Salam – sa ville natale, la plus grande du pays – mais bien à Karatu, dans le nord du pays. L’occasion, aussi, pour les joueurs de faire une excursion d’un jour à Ngorongoro, paradis sur terre pour les amateurs de safaris et vaste cratère abritant lions, rhinocéros, girafes ou flamants roses.

Le cratère de Ngorongoro.
Photo: Getty Images

«Au-delà du foot, c’est aussi un échange culturel pour moi, glisse Renatus Njohole. La plupart des joueurs du FC Bavois ne sont jamais sortis de Suisse pour jouer au football.»

Le ministre du tourisme est dans le coup

Une occasion d’offrir une expérience unique à une quarantaine de membres de ce «club familial», entre joueurs, membres du staff et comité. Et aussi un sacré casse-tête à organiser, entre appels à l'ambassade, contact avec le ministre du tourisme en Tanzanie et période d'élections chaude dans les mois derniers.

«Ça fait quasiment un mois que ce sujet du voyage en Tanzanie me charge jouer et nuit, déclare de son côté le directeur sportif Christian Weidmann. C'est lourd, il y a beaucoup à faire, au niveau logistique, administratif, investissement financier.»

Heureusement, le projet a été très soutenu par le président du FC Bavois Jean-Michel Viquerat, lequel «a fait jouer ses connaissances et organisé un repas de soutien», dixit Renatus Njohole. Un soutien précieux pour un voyage lointain et coûteux.

Pourtant, le dévouement des organisateurs n'est pas toujours reconnu à sa juste valeur par ses joueurs, regrette Christian Weidmann. Néanmoins, cette expérience reste hors du commun pour ce groupe composé «à 85% de gars qui travaillent à côté du foot», d'après le directeur sportif.

Sixième club romand

Malgré tout, ce voyage d'exception pourrait donner des ailes au club nord-vaudois, afin de poursuivre une saison 2025/26 rêvée jusqu’ici. «On a 35 points après 16 journées. La saison passée, on a fait 40 points en tout. Fin 2025, on était même derniers du classement avant de se sauver au printemps», rappelle Chrisitan Weidmann. À ce jour, les Bavoisans sont troisièmes de Promotion League, soit 24e club de Suisse et sixième Romand. Fou pour ce club d’un village d’à peine plus de 1000 habitants.

«Les années précédentes, on avait un manque d’ambition, une infériorité. Là, il y a eu une prise de conscience. On est une grosse équipe, on peut aller n’importe où», Christian Weidmann. Après la Tanzanie, qui sait où peut terminer cette équipe en fin de saison?

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