Au-delà des clichés sur le hip-hop
Sim's, le rappeur aux antipodes du bling bling

Il a commencé sa carrière sur la scène jurassienne avant de se faire une place auprès des amateurs de rap en Suisse romande. Du rock en passant par la variété française, Sim's est avant tout un amoureux de musiques. Son univers artistique est indéfinissable.
Publié: 22.09.2021 à 17:08 heures
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Valentina San MartinJournaliste Blick

Il ne porte pas de grillz, de grosses chaînes en or plaquées ou les dernières baskets trendy. Il n’est pas issu d’un quartier populaire et n’a pas un passé de dealeur ou de gros gangster. Bref, Sim’s ne correspond pas aux clichés du rappeur comme on se l’imagine. Bien au contraire. Vêtu de son fidèle béret, l’éducateur de formation a surtout des airs de bon pote.

Sim’s ou Simon Seiler a passé les dix premières années de sa vie à Montbéliard en France avant de débarquer à Porrentruy. Si sa sœur aînée n’était pas forcément comblée à l’idée de quitter tous ces amis, Sim’s, lui, le vit plutôt bien. «Venir dans le Jura, c’était un peu Euro Disney pour moi. Alors que c’était un peu le bordel dans le pays de Montbéliard, il faisait bon vivre à Porrentruy. Je pouvais me promener et tout le monde me disait bonjour», nous confie le rappeur d’un air nostalgique.

Sim’s: «Les pires sont les vieux rappeurs qui se prennent pour des jeunes»
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Interview Boom:Sim’s: «Les pires sont les vieux rappeurs qui se prennent pour des jeunes»

Le rap, c’était mieux avant

Peu à peu, il découvre IAM, NTM, Solar ou tous ceux qu’on qualifie aujourd’hui de «vieux rappeurs». Pour le quarantenaire, c’est sûr: le rap, c’était bien avant. «Je suis né et en même temps que le rap. Ce sont ces artistes des débuts qui m’inspirent. J’apprécie leurs mots, leurs textes, leur ton direct que je trouve plus élaborés que ce qui se fait aujourd’hui.»

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Alors qu’il a 14 ans à peine, son père pasteur, l’emmène voir le concert de Sens Unik à Moutier, dans une halle qui «puait le cannabis», s’amuse-t-il. «Mon papa était super chou, il se montrait curieux. Mais je suis sûr qu’au fond, il s’intéressait au rap comme moi je m’intéresse aux Winx pour faire plaisir à ma fille.»

Dans sa bulle jurassienne

Le Jurassien d’adoption commence à écrire des textes de rap vers les 18 ans. Mais contrairement à Lausanne ou Genève, le petit canton où vit Sim’s ne détient pas de scène rap à proprement parler. Dans le Jura, tout le monde fréquente les mêmes locaux, les mêmes salles de répétition ou les mêmes festivals. Le jeune artiste côtoie alors des rockeurs et parfois même des amateurs de classique. «Au final, commencer dans une petite région où tous les styles se mélangeaient a été bénéfique. Personne n’avait une vision méfiante du rap. J’étais le bienvenu partout». Peu à peu, Sim’s gagne une petite notoriété locale avant de se faire connaître ailleurs.

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Au-delà du rap, Sim’s, c’est avant tout un amoureux de musique. Un intérêt qu’il tient peut-être de son grand-père dont il a hérité un petit cahier de chants. Le rap, il l’aime. Mais cela ne l’empêche pas d’apprécier la pop ou même la variété française. L’artiste ne se contente pas des arrangements musicaux typiques du genre, où quatre mesures identiques se répètent sur quatre minutes. Ce qu’il aime, lui, c’est composer.

Il partage d’ailleurs la scène avec son groupe de potes musiciens, qu’ils soient guitaristes ou beat boxeurs. Son public peut se composer d’aînés, d’adultes ou d’enfants, peu importe, du moment qu’on se mélange et qu’on prend du plaisir. Comme il aime à le dire: «Je ne joue pas pour un ado à casquette mais pour plein de gens différents».

Aujourd’hui, tout comme de nombreux «vieux rappeurs», Sim’s s’est rangé: il est marié et père de famille. Vivre du rap ne fait pas partie de ses aspirations. «Partir en tournées, être loin des miens longtemps ne m’intéresse pas. Ma famille me manquerait et ce serait difficile de s’organiser», confie-t-il.

Alors, dans un élan d’imagination, on pourrait s’amuser à penser qu’un jour, sa petite fille ou même son jeune fils reprennent le flambeau. Qu’ils s’inspirent du petit cahier de leur arrière-grand-père, qu’ils se mettent eux aussi à écrire, qu’ils se rendent à des concerts même si «ça pue le cannabis». Mais surtout, qu’ils défient quiconque arguant que le rap, c’était mieux avant…

La biographie de Sim's

1981: Naissance à Montbéliard en France

1991: Déménagement en Suisse

1998: Première scène en avant-première de Double Pact, le groupe de Stress à Porrentruy

2004: Remporte de prix de la culture de la Ville de Porrentruy

2012: Sortie de l'album «Dernière arme»

2013: «Mieux demain», première pièce de théâtre jouée à Porrentruy

2014: Sortie de l'album «Il reste la chaleur»

2017: Lauréat du FCMA Musique +

2018: Sortie de l'album «Même pas peur»

2019: Nominé aux Swiss Music Awards

1981: Naissance à Montbéliard en France

1991: Déménagement en Suisse

1998: Première scène en avant-première de Double Pact, le groupe de Stress à Porrentruy

2004: Remporte de prix de la culture de la Ville de Porrentruy

2012: Sortie de l'album «Dernière arme»

2013: «Mieux demain», première pièce de théâtre jouée à Porrentruy

2014: Sortie de l'album «Il reste la chaleur»

2017: Lauréat du FCMA Musique +

2018: Sortie de l'album «Même pas peur»

2019: Nominé aux Swiss Music Awards


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