À Gaza, les enfants meurent de faim. Des familles entières sont assassinées. Les hôpitaux sont détruits, les ambulances visées et les journalistes ciblés par l’armée israélienne.
Et pendant ce temps, la Suisse coupe les vivres aux réfugiés palestiniens (UNRWA) et notre gouvernement se mure dans un silence coupable. Des expert-e-s de l’ONU affirment qu’un génocide se déroule sous nos yeux. La Suisse officielle, elle, détourne le regard.
Les habitant-e-s de Gaza meurent. Sous les bombes. Sous les gravats. De faim. De froid. De maladie. Les enfants s’éteignent dans les bras de leurs parents, sans nourriture et sans soin. À Gaza, la mort est partout. Au même moment, en Suisse, nous regardons ailleurs.
La Suisse choisit de rester muette
Ce n’est pas une guerre. C’est une opération de destruction militaire. Un massacre organisé, une punition collective. Plus de 50’000 morts estimés, dont 15’000 enfants. Probablement bien plus. Et malgré cela, malgré les alertes des ONG, des journalistes et des Nations Unies, la Suisse choisit de rester muette.
Pire: elle coupe les vivres. Elle suspend, puis réduit son financement à l’UNRWA, principale organisation humanitaire sur place. Dans un silence à peine troublé par quelques communiqués creux du DFAE.
Le gouvernement israélien rase les hôpitaux, bombarde les écoles et les ambulances, empêche l’acheminement de l’aide, et appelle désormais – avec la complicité l’extrême droite états-unienne de Donald Trump – à vider Gaza de ses habitant·es pour y construire une «riviera». Ce n’est pas juste une formule choquante: c’est un projet politique. Son nom, le déplacement forcé. C’est un crime de guerre.
Hypocrisie insupportable
Et pendant ce temps, comme si de rien n’était, on commente la couleur de la fumée d’une cheminée au Vatican et l’habillement du nouveau pape. Sans même relier son discours d’élection, appelant à la paix et au cessez-le-feu, au massacre en cours à Gaza.
On parle d’humanisme, de paix, de dialogue, de droits humains de façon abstraite, comme des commentateurs froids et distants, en évitant soigneusement de nommer ce qui se passe à Gaza. Cette hypocrisie est insupportable.
Ce silence est une honte. Une complicité morale. Une trahison de nos principes les plus fondamentaux.
Ignazio Cassis fait à nouveau preuve de lâcheté. En charge de notre diplomatie, il a fait du silence sa marque de fabrique. Et reste enfermé dans ses positions idéologiques. Déjà en 2018, il s’alignait sur les positions les plus dures du gouvernement israélien contre l’UNRWA. Aujourd’hui, il évite soigneusement de répondre sur Gaza et se drape confortablement dans la neutralité.
La Suisse doit sortir de son silence
Mais on ne peut pas être neutre face à un génocide. On ne peut pas défendre les Conventions de Genève sur l’estrade d’une conférence internationale et les oublier à Gaza. Ce «deux poids, deux mesures» nous discrédite à jamais.
La Suisse doit sortir de son silence. Il faut rétablir immédiatement le financement à l’UNRWA, exiger un cessez-le-feu, condamner sans ambiguïté les crimes de guerre, reconnaître enfin l’État de Palestine et soutenir les juridictions internationales à même de traduire les responsables en justice.
C’est ce que des milliers de personnes exigent dans une lettre ouverte récemment lancée. Mais la majorité politique reste sourde, aveugle et muette. Bloquée par la peur d’irriter un partenaire commercial. Paralysée par une lâcheté tragique.
Nous savions
Or, le jour viendra où nous devrons donner des explications. L’Histoire nous jugera. Qu’avons-nous fait? Qu’avons-nous cautionné? Pourquoi avons-nous préféré le silence?
Nous savions. Les images sont là. Les témoignages aussi. Ce n’était pas un secret. C’était un massacre en direct à la télévision et sur les réseaux sociaux. Un génocide filmé, documenté, diffusé sous nos yeux. Et nous avons regardé ailleurs. Jusqu’à quand?