J'en ai joué beaucoup, de ces matches contre les garçons. Que ce soit avec Servette ou la Nati, ou encore très récemment avec YB, mes entraîneures et entraîneurs ont toujours organisé des oppositions de ce style, avec un but bien précis, à chaque fois différent. Et vous savez quoi? Le résultat n'a aucune importance. Jamais. Je ne m'en rappelle même pas.
Ce qui compte: pouvoir se tester contre une opposition différente, travailler le physique, faire face à des joueurs plus costauds. En une phrase: voir autre chose. Ces matches ont une vraie utilité, mais personne ne se soucie du résultat, parce que nous savons toutes et tous qu'il n'y a absolument aucune pertinence de comparer le football des garçons et celui des filles. La réalité physiologique est implacable: nous ne faisons pas le poids, dans tous les sens du terme.
C'est pour ça qu'aujourd'hui, pour ma première chronique pour Blick, je suis fâchée contre le traitement médiatique qui a été réservé à cette rencontre et surtout des commentaires que j'ai pu lire ici ou là. Pourquoi je suis énervée? Parce que chaque prétexte est trouvé pour dénigrer le football féminin et le rabaisser. En l'occurrence, ce résultat brut, qui n'a aucune signification. Et vas-y que je te dis que les filles sont nulles, que ce match annule toutes nos revendications légitimes... C'est triste et oui, je suis en colère.
Une communication mal maîtrisée
Le fait que l'ASF ait cherché à cacher ce résultat est maladroit, je suis d'accord. Comment imaginer que tous les joueurs du FC Lucerne, des ados, allaient résister à l'envie d'en parler sur Instagram ou Tik-Tok? Il aurait fallu maîtriser la communication en amont et la relativiser. Mais pour être honnête, même ainsi, je pense que des gens malveillants s'en seraient emparés.
Allez, je me suis assez agacée pour aujourd'hui, je vous laisse! Promis, ma deuxième chronique sera plus positive, je vous parlerai de la belle victoire de mes anciennes coéquipières ce jeudi contre la Tchéquie. J'ai plein de belles choses à vous partager!