Il s’agit de la première visite de haut niveau d’un membre du gouvernement suisse en France depuis la polémique sur le non-achat des Rafales français il y a plus de deux ans.
«Je sens qu’il y a une grande volonté de redémarrer et de vraiment intensifier la coopération entre les deux pays sur les sujets financiers et économiques», a expliqué à la presse la conseillère fédérale.
Après une réunion de près d’une demi-heure avec Bruno Le Maire, elle a souligné les «bonnes relations» établies avec son homologue depuis son arrivée au Département des finances en début d’année. Tous deux ont notamment échangé lors de la crise de Credit suisse au printemps. «On s’est donné rendez-vous en Suisse l’année prochaine», a-t-elle affirmé.
Également au menu de la rencontre, la question du télétravail des frontaliers français. Après l’accord signé entre les deux pays, la conseillère fédérale a précisé à son homologue le calendrier de la Confédération. «Nous allons transmettre le message au Parlement dans les semaines à venir», a-t-elle déclaré. S’il est adopté, elle souhaite qu’il puisse entrer en vigueur à la fin de l’année prochaine voire au début de 2025.
Visite de Macron
En revanche, les deux ministres n’ont pas avancé sur le problème de la double imposition des successions. Karin Keller-Sutter a reconnu qu’elle en avait parlé lors de la rencontre. «Mais M. Le Maire est très réservé là-dessus», a-t-elle reconnu. «Il faut être clair: je crois que la France ne souhaite pas reprendre le sujet si tôt pour des raisons de politique intérieure», a-t-elle ajouté.
Cette rencontre bilatérale a Paris a été la première depuis juin 2021 entre le gouvernement suisse et français. Les relations entre les deux pays s’étaient fortement rafraichies après la décision de la Confédération d’acheter des F-35 américains au lieu des Rafale français.
Elles se sont réchauffées progressivement depuis une année avec les échanges successifs entre l’ancien président de la Confédération Ignazio Cassis et l’actuel président Alain Berset avec Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat français doit d’ailleurs effectuer une visite d’Etat en Suisse à mi-novembre.
(ATS)