Ces dix derniers mois, le nombre de requérants d'asile originaires des Etats du Maghreb a baissé de 42% dans les centres fédéraux pour requérants d'asile. La procédure d'examen expresse des demandes en 24 heures déploie ses effets.
«Grâce aux nouvelles procédures, la durée moyenne pour obtenir une décision d’asile en première instance est passée de 52 jours à 17 jours. La pression qui s’exerce sur les structures d’asile de la Confédération s’en trouve sensiblement réduite», se félicite le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) dans un communiqué samedi.
Les demandes du Maghreb en forte baisse
La procédure express a d'abord été mise en place dans la région Zurich, à titre expérimental, mi-novembre 2023. Puis, dès fin avril 2024, la procédure en 24 heures a été étendue, pour fournir au SEM le cadre dans lequel il traite les demandes d'asile déposées par les requérants d'Algérie, du Maroc, de Tunisie et de Libye.
A l'échelle nationale, la baisse du nombre de demandeurs venant de ces pays atteint 42% depuis novembre - et 64% pour la seule région de Zurich.
Rapatriements facilités
L'examen se fait en plusieurs étapes. La protection juridique gratuite reste garantie à chaque instant, souligne le SEM. La procédure permet aux requérants de consulter à très court terme un professionnel de la santé, de quoi «identifier rapidement les personnes vulnérables».
Vu que la majorité des personnes venant du Maghreb ont déjà été enregistrées dans d'autres Etats européens, le SEM «peut demander bien plus vite qu'auparavant leur réadmission en vertu de l'accord de Dublin. Sitôt cette demande acceptée, le rapatriement peut être exécuté», indique le communiqué.
Apaisement à Boudry
Par ailleurs, la criminalité et les incivilités liées au Centre fédéral pour requérants d'asile (CFA) à Boudry (NE) ont reculé, même s'il subsiste un sentiment d'insécurité au sein de la population.
«Même s'il reste un certain nombre d'individus récalcitrants qui préoccupent la population, nos observations démontrent que la situation est maîtrisée et qu'elle a tendance à s'apaiser», souligne le commandant de la police neuchâteloise Sami Hafsi dans une interview publiée samedi dans Arcinfo. Sami Hafsi attribue cette évolution à une plus faible occupation de l'établissement.
Pour lutter contre la criminalité, la présence policière a été accrue, des agents de sécurité sont présents dans les transports publics et la justice a mis des procédures plus efficaces en place.
«La criminalité ne s'installe pas»
Les auteurs de délits sont déplacés d'un centre à l'autre lorsqu'ils posent problème. «Cela ne signifie pas que la criminalité baisse, mais au moins elle ne s'installe pas», explique le commandant de la police neuchâteloise, en fonction depuis le début de l'année. Pour Sami Hafsi, tous les maux de Boudry ne sont toutefois pas forcément liés au CFA.
Les incivilités et les infractions commises par une minorité de requérants ont suscité le ras-le-bol de la population. Ce Centre fédéral pour requérants d'asile est le seul centre d'enregistrement pour requérants d'asile de Suisse romande. Le bail signé avec la Confédération échoit en 2033.