Présidentielle 2022
Éric Zemmour officiellement candidat à la présidentielle

Éric Zemmour a mis fin au suspense. Le polémiste a annoncé sa candidature sur les réseaux sociaux via une vidéo youtube.
Publié: 30.11.2021 à 12:29 heures
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Dernière mise à jour: 30.11.2021 à 15:02 heures
Eric Zemmour est officiellement candidat à la présidentielle française de 2022.
Photo: keystone-sda.ch - Daniel Cole

Éric Zemmour est candidat à la présidence. L'ex-journaliste du Figaro a publié vers midi une vidéo, dans laquelle il annonce en grande pompe se présenter pour refaire de la France une grande nation. On le voit lire un texte de manière posée, avec en toile de fond des images d'une France en danger, fracturée par les crises sociales qu'il attribue sans fard à l'immigration, tandis que résonnent les violons de la 7e symphonie de Beethoven.

Après cette annonce, Éric Zemmour tiendra son premier meeting de campagne dimanche après-midi au Zénith de Paris. La CGT, Solidaires et des militants antifascistes ont déjà promis une manifestation pour faire «taire Zemmour», à 13h dans la capitale.

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«Un Trump commandé sur Wish»

Éric Zemmour «nous a vendu qu’il était le Trump français. C’est un Trump commandé sur Wish, cette plateforme de contrefaçons qui vend des trucs qui ne fonctionnent pas, qui sont faux», a cinglé mardi sur Europe 1 Gabriel Attal.

Le porte-parole du gouvernement a dit se «poser des questions sur sa capacité à représenter notre pays» après la visite chahutée du polémiste à Marseille samedi qui s’est terminée par un échange de doigts d’honneur avec une passante. Un geste «fort inélégant», avait convenu Éric Zemmour le lendemain. Stanislas Rigault, qui anime «Génération Z», le mouvement de jeunesse du candidat, a reconnu un moment «compliqué» à Marseille. «Ce n’est pas la meilleure période», mais «je ne pense pas que la dynamique va s’essouffler, on a un Zénith qui sera rempli», a-t-il assuré sur BFMTV.

Condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale, Éric Zemmour se déclare au moment où les sondages se tassent autour de 14 à 15% d’intentions de vote au premier tour, derrière le président sortant Emmanuel Macron (25%) et la candidate du RN Marine Le Pen (entre 19 et 20%). Et dans une période agitée pour son camp, où certains critiquent un déficit d’organisation ou l’omniprésence de sa conseillère Sarah Knafo. En se déclarant mardi, le polémiste, qui ambitionne de rassembler les électeurs de droite et d’extrême droite, parasite le processus d’investiture en cours chez les LR qui départagent de mercredi à samedi leurs cinq prétendants. Ceux-ci doivent débattre une dernière fois à la télévision mardi soir, juste après le JT de 20h.

Il embarrasse également sa rivale d’extrême droite Marine Le Pen (RN), qui a déploré mardi sur Sud Radio qu’il «disperse des voix utiles au redressement du pays». «Il n’apporte rien», a-t-elle dit, en critiquant notamment la «brutalité» de ses mesures sur l’immigration ou sa vision des femmes. Elle considère qu’il n’a pas fait «sa mue» en candidat et espère qu’il la «recentre».

Pré-campagne agitée

Les partisans d’Éric Zemmour se targuent d’avoir déjà pesé sur les thématiques de la campagne, particulièrement sur la lutte contre l’immigration, le sujet numéro 1 du polémiste. Thème associé à ses critiques de l’islam, une «civilisation» qu’il juge «incompatible avec les principes de la France».

Adepte de la théorie du «grand remplacement» de la population européenne par des immigrés non européens, sa mesure la plus controversée vise à obliger à porter un premier prénom d’origine étrangère.

Les polémiques se sont multipliées durant sa pré-campagne. Notamment quand Éric Zemmour a pointé un fusil vers des journalistes durant la visite d’un salon sur la sécurité ou s’est rendu devant le Bataclan, le jour de commémoration des attentats du 13-Novembre, pour accuser l’ancien président François Hollande de n’avoir «pas protégé les Français». Ou quand il affirme, contre l’avis des historiens, que Pétain aurait «sauvé des Juifs de France» pendant la Seconde Guerre mondiale. Jusque dans la couverture de son dernier ouvrage, «La France n’a pas dit son dernier mot», Éric Zemmour fait de l’ancien président américain Donald Trump une source d’inspiration, même s’il ne bénéficie pas du soutien d’un grand parti.

Comment se financera-t-il?

La constitution d’un réseau sur le terrain sera d’ailleurs l’un de ses nombreux défis, ne serait-ce que pour obtenir les 500 parrainages d’élus nécessaires à une candidature à la présidentielle. Son camp assure s’appuyer sur 250 à 300 promesses de parrainages.
Il lui faudra aussi récolter des dons pour sa campagne, alors qu’il a déjà perdu le soutien du financier Charles Gave, qui lui a prêté 300’000 euros.

Le polémiste est en outre accusé d’agressions sexuelles selon plusieurs témoignages de femmes recueillis par Mediapart. Mais aucune plainte n’a été annoncée contre lui.

(ATS/AFP)

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