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La Super League, c’est la dèche

L'annulation du but de Zeki Amdouni, samedi lors de la rencontre entre le Lausanne-Sport et GC, n'aurait jamais dû avoir lieu. En cause: un manque de caméras de qualité à l'intérieur du stade. Le championnat suisse semble sortir d'un autre temps.
Publié: 18.02.2022 à 17:15 heures
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Dernière mise à jour: 18.02.2022 à 20:31 heures
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Zeki Amdouni, victime de moyens technologiques d'un autre âge de la Super League.
Photo: Pascal Muller/freshfocus
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Ugo CurtyJournaliste Blick

Le Lausanne-Sport enchaîne les ratés et les contre-performances depuis le début de l’année. Le sauvetage en Super League s’annonce déjà difficile. Et si, en plus, on commence à annuler des goals valables à la pire attaque du pays, ça va devenir mission impossible.

C’est pourtant ce qui est arrivé le week-end dernier. Des images inédites, révélées jeudi par Blick, démontrent que la réussite de Zeki Amdouni aurait dû être acceptée samedi contre GC. Un but qui aurait ramené le score à 1-1 à la 32e minute.

Le problème, c’est que les arbitres vidéo n’ont pas eu accès à cette séquence décisive, mais uniquement à celles de la télévision, qui laissaient présager d’une faute de main de l’attaquant. Ils n’ont donc pas pu pousser leur collègue sur le terrain à changer d’avis. Tant pis pour l’équité sportive et le LS, finalement battu 0-2 dans son stade de la Tuilière, devenu forteresse en carton.

Encore à l’époque de la téloche de papy

Ce cas d’espèce expose de manière criante le manque de moyens technologiques et financiers du football suisse. Notre Super League n’est même pas un championnat de seconde zone. La rencontre entre Lausanne et Grasshopper n’était couverte que par six caméras, soit le minimum standard assuré par le contrat qui lie la ligue à la chaîne Blue Sports. En comparaison avec l’Allemagne, c’est plus de quatre fois moins.

Certains grands stades européens offrent des ralentis à 360 degrés grâce à une technologie novatrice. En Suisse, nous en sommes encore à la téloche de grand-papa. Chaque saison, les droits de diffusion et le marketing rapportent 27,2 millions aux clubs suisses. Une somme qui peut paraître importante mais qui est, là aussi, dérisoire par rapport au reste du continent. Rien que la Belgique dépasse la barre des 100 millions de revenus TV.

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Blue n’est pas à pointer du doigt dans ce dossier. La chaîne privée fait avec ses moyens, limités par un marché lilliputien, de trop rares abonnés et un championnat en manque d’attractivité.

Le but de Zeki Amdouni, annulé à tort, est un rappel amer de la modestie de notre Super League. La Suisse n’est pas un pays de football, dans le sens culturel du terme. Qu’importe, cela ne rend que plus beau encore son championnat pour celles et ceux qui vibrent au quotidien.

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