Les forces israéliennes ont mené vendredi de nouveaux raids meurtriers dans la bande de Gaza dévastée par six mois de guerre, sur fond de craintes d'une riposte de l'Iran contre Israël accusé d'une frappe contre le consulat iranien à Damas.
Alors que les médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – attendent des réponses d'Israël et du Hamas à leur dernière proposition de trêve, l'offensive israélienne déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien ne connaît aucun répit dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine.
De nouvelles attaques mortelles à Gaza
D'après le bureau de presse du Hamas, les forces israéliennes ont détruit dans la nuit des dizaines de maisons et de bâtiments résidentiels à l'aide d'explosifs dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza où le mouvement palestinien a pris le pouvoir en 2007.
Elles ont également mené des dizaines de raids aériens sur plusieurs secteurs du centre de la petite bande de terre, dont Nousseirat, a-t-il précisé. Au moins 25 membres de la famille Al-Tabatibi ont péri dans une frappe qui a visé avant l'aube un immeuble de six étages dans le quartier d'al-Daraj à Gaza-Ville dans le nord, selon un proche.
Ces dernières 24 heures, 89 morts supplémentaires ont été recensés à Gaza. Ces nouvelles attaques portent à 33'634 le bilan des personnes tuées dans les opérations israéliennes depuis le 7 octobre, a ajouté le ministère.
Israël est prêt à répondre à l'Iran
Les risques d'un débordement du conflit ont redoublé avec les menaces de l'Iran contre Israël accusé d'une frappe qui a détruit le 1ᵉʳ avril son consulat à Damas et faisant, selon une ONG, 16 morts parmi lesquels deux généraux des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique d'Iran.
Après l'annonce mercredi du président américain, Joe Biden, selon laquelle l'Iran «menace de lancer une attaque importante contre Israël», un général américain chargé du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, se trouve en Israël.
Le «niveau de préparation à une attaque iranienne contre Israël» a été évoqué jeudi par les ministres de la Défense américain Lloyd Austin et israélien Yoav Gallant, selon un communiqué officiel israélien.
«Israël ne tolérera pas une attaque iranienne sur son territoire», a dit Yoav Gallant. «Si l'Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël répondra et attaquera l'Iran», a prévenu avant lui le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz.
Les conseillers de Joe Biden sont inquiets
Les menaces d'attaque iranienne contre Israël sont «crédibles» et «réelles», a dit vendredi un porte-parole de la Maison-Blanche, qui n'a pas voulu donner plus de détails sur le moment ou les cibles.
Le président Joe Biden «a été informé à de multiples reprises par son équipe de sécurité nationale» et les Etats-Unis entendent «faire tout ce qui est possible pour assurer qu'Israël puisse se défendre», a aussi déclaré John Kirby, porte-parole de la Maison-Blanche.
Les Etats-Unis ont réitéré leur «soutien inébranlable à la défense d'Israël», en dépit des tensions entre Joe Biden et le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, autour de la conduite de la guerre contre le Hamas.
Ennemi juré d'Israël et allié du Hamas, l'Iran a menacé de «punir» Israël après la destruction de son consulat. Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a demandé à ses homologues chinois, turc et saoudien de dissuader Téhéran de toute attaque contre Israël. Mais le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, a souligné la «nécessité» de riposter à la frappe contre son consulat.
Les Etats-Unis ont restreint les mouvements en Israël de leur personnel diplomatique. Et la France a recommandé à ses ressortissants de «s'abstenir impérativement de se rendre dans les jours qui viennent en Iran, au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens».
Les négociations pour une trêve de plusieurs semaines associée notamment à la libération d'otages piétinent. Les protagonistes s'accusant mutuellement de les bloquer.
(ATS)