Buckingham Palace qui se réserve le droit de ne pas employer des personnes de couleur grâce à des dérogations aux lois anti-discrimination en vigueur: voilà le scoop publié ce matin par le très sérieux Guardian.
Inutile de dire que l'article tombe au plus mal, étant donné que la reine et son entourage sont déjà soupçonnés de racisme. Le 7 mars dernier, déclenchant une polémique mondiale, Meghan Markle révélait en effet que les Royals redoutaient que la peau de son futur bébé soit trop foncée.
Quand Buckingham se bricole le droite de discriminer
L'enquête du Guardian révèle cette fois-ci un problème plus profond, institutionnel. Le journal enquêtait sur l'utilisation de la procédure du consentement royal - selon laquelle le monarque britannique doit donner son feu vert à toute loi affectant ses prérogatives ou intérêts avant qu'elle ne soit débattue par les députés - lorsqu'il a découvert que Buckingham Palace avait négocié des clauses exemptant la reine et sa maison de la loi votée en 1968 contre les discriminations.
Dans un mémo issu des archives nationales, un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur raconte comment un des plus hauts conseillers de la reine, Lord Tryon, lui avait affirmé que le palais n'employait pas de personnes issues de minorités ethniques à des postes de bureau.
Lord Tryon avait indiqué que le palais donnerait son accord au projet de loi contre la discrimination basée sur la race s'il bénéficiait d'exemptions similaires à celle du corps diplomatique, qui pouvait rejeter une candidature si la personne résidait au Royaume-Uni depuis moins de cinq ans.
Okay pour des gens de couleurs s'ils sont domestiques
Embaucher des «personnes de couleur à des postes ordinaires de domestiques» était en revanche autorisé, précise la note. Encore aujourd'hui, la reine et sa maisonnée sont officiellement exemptées de cette loi contre les discriminations.
Mais ils s'y conforment «par principe et dans les faits», a indiqué jeudi un porte-parole du palais de Buckingham à l'AFP. «Cela se reflète dans la diversité, inclusion et dignité» des pratiques de la famille royale, a-t-il assuré.
«Des affirmations basées sur un récit de deuxième main de conversations datant d'il y a plus de 50 ans ne doivent pas être utilisées pour tirer des conclusions sur la façon dont les choses se déroulent aujourd'hui», a-t-il ajouté.
Ces révélations interviennent quelques mois seulement après que le prince Harry, sixième dans l'ordre de succession au trône, et son épouse métisse Meghan Markle ont accusé la famille royale de racisme, dans une interview-choc à la télévision américaine.
Interrogés par la star Oprah Winfrey, les «Sussex» avaient rapporté qu'un membre non nommé de la famille royale s'était inquiété de la couleur de peau qu'aurait leur fils Archie avant sa naissance.
Son frère, le prince William, appelé un jour à être roi, avait alors défendu l'institution, arguant que la famille royale «n'était pas du tout une famille raciste».
(ATS)