La Suisse ne figure pas sur la liste des priorités du Conseil de l'UE pour le premier semestre 2022, a déclaré Frédéric Journès, ambassadeur de France en Suisse, dans une interview parue vendredi dans la Neue Zürcher Zeitung. Le président français Emmanuel Macron annoncera en décembre les priorités de la présidence française.
La Suisse doit être consciente «que nous avons un problème» a souligné Frédéric Journès. Ce n'est pas parce que la Suisse a interrompu les négociations sur l'accord-cadre que les questions qui devaient ainsi être traitées ont disparu.
La voie bilatérale s'érode
Sans un cadre général de gouvernance avec des règles pour la reprise du droit et le règlement des différends, la voie bilatérale s'érode à vue d'oeil, a poursuivi l'ambassadeur. Les accords bilatéraux sectoriels ont été conclus à une autre époque, a-t-il ajouté. Certains de ces accords ne couvrent plus les relations actuelles.
«Aujourd'hui, l'UE n'est plus prête à actualiser les accords bilatéraux sans résoudre les questions institutionnelles. Dans le marché intérieur, il existe des règles uniformes auxquelles tous les participants doivent se conformer. Il ne doit pas y avoir de distorsion de concurrence» a affirmé Frédéric Journès.
Pour lui, il est également clair que la Suisse s'est éloignée de l'Europe ces dernières années. L'UE perçoit le discours sur la politique européenne comme étant de plus en plus critique en Suisse.
Mais l'Europe a également changé depuis la signature des accords bilatéraux. Le Brexit, en particulier, a été un choc pour l'UE, qui a également eu des répercussions sur les relations avec la Suisse.
Il est maintenant important que les deux parties se remettent rapidement autour de la table, a relevé Frédéric Journès. «Nous attendons du Conseil fédéral un signal clair indiquant qu'il est prêt à discuter avec l'UE des véritables questions». La résolution des questions institutionnelles, ainsi que des paiements de cohésion réguliers permettraient un réel apaisement.
(ATS)