«Seuls les présidents importants se font tirer dessus», a lancé mardi l'ex-président américain Donald Trump, en campagne électorale dans le Michigan deux jours après avoir été visé par une deuxième tentative d'assassinat. Il a appelé à la ferveur de ses partisans.
Le candidat républicain à la présidentielle de novembre a fait à Flint, une ville laissée exsangue par la fermeture d'usines automobiles, un lien entre cette tentative d'assassinat et ses projets de lourdes taxes sur les importations automobiles en provenance du Mexique et de la Chines. «Et après on se demande pourquoi je me fais tirer dessus», a lancé le milliardaire de 78 ans.
Appel entre les deux candidats
Sa rivale démocrate, la vice-présidente américaine Kamala Harris, en déplacement en Pennsylvanie, a appelé mardi le républicain «pour lui dire directement qu'elle était heureuse qu'il soit sain et sauf», a indiqué un responsable de la Maison-Blanche.
La conversation a été «cordiale et brève», selon la même source. «Je lui ai dit ce que j'avais déjà déclaré publiquement: il n'y a pas de place pour la violence dans notre pays», a ensuite rapporté la démocrate de 59 ans lors d'un entretien à Philadelphie avec une association de journalistes noirs (NABJ).
La démocrate s'est montrée «on ne peut plus aimable» pendant cet appel, a jugé Donald Trump mardi. Lundi, il avait jugé que le suspect arrêté dimanche en Floride pour la tentative d'assassinat présumée à son encontre, «adhérait au discours de Biden et Harris et a agi en conséquence».
«A cause de ce discours de la gauche communiste, les balles sifflent et cela ne va faire qu'empirer», avait lancé le candidat républicain, qui n'a pas répété ces accusations mardi à Flint.
«Ce ne sont pas des divagations, c'est du génie»
Ses partisans se disent galvanisés par les attaques contre leur champion. «Ils veulent tuer Trump afin qu'il ne puisse pas exercer un second mandat» a affirmé à l'AFP Donald Owen, 71 ans, venu assister à la réunion publique, en ajoutant: «Si quelqu'un venait à tirer sur Trump, je serais le premier à plonger au milieu des balles».
Pendant cette réunion électorale, Donald Trump s'est présenté en sauveur de l'industrie automobile face à la concurrence étrangère: «Si une tragédie se produit et que nous ne gagnons pas, il n'y aura aucun emploi automobile, aucun emploi industriel.» Il a aussi répliqué aux attaques du camp adverse sur ses digressions parfois incohérentes: «Je réponds avec des phrases et des paragraphes longs et parfois très complexes, mais tout se tient.»
«Ce ne sont pas des divagations, c'est du génie», a lancé le républicain, peu après s'être lancé dans un dégagement sur l'exploitation d'hydrocarbures lors duquel il a évoqué un gisement à «Bagram en Alaska», qui serait «plus grand que toute l'Arabie saoudite». Donald Trump a apparemment fait une confusion entre la base aérienne de Bagram en Afghanistan et une zone située en Alaska, appelée Arctic National Wildlife Refuge (ANWR).
Rebond dans les sondages et nouveaux soutiens pour Harris
Donald Trump et Kamala Harris sillonnent les six ou sept «swing states», les Etats pivots, alors que la démocrate semble bénéficier d'un léger rebond dans les sondages depuis le débat du 10 septembre, lors duquel elle a de l'avis général dominé son adversaire.
La candidate, déjà soutenue par la star Taylor Swift, a reçu mardi le soutien d'une artiste immensément populaire, Billie Eilish. Dans son interview à Philadelphie, Kamala Harris a condamné le rôle de Donald Trump dans la propagation de fausses informations concernant des migrants haïtiens qui mangeraient des chiens et des chats dans une petite ville de l'Ohio, Springfield.
«C'est un véritable scandale», a-t-elle déclaré à propos des turbulences qui secouent depuis lors la localité, où les alertes à la bombe et les fermetures de lieux publics se succèdent. «On ne peut pas se voir confier la responsabilité d'être président des Etats-Unis quand on participe à ce genre de discours haineux».