Les incendies n'en finissent pas
Des maires grecs et turcs dénoncent le manque de moyens

Un monastère et une dizaine de villages étaient entourés par les flammes mercredi sur l'île d'Eubée, à 200 km d'Athènes. Il s'agit du plus violent des quarante incendies qui frappent la Grèce. En Turquie, le feu a repris près d'une centrale thermique dans le sud.
Publié: 04.08.2021 à 19:44 heures
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Dernière mise à jour: 04.08.2021 à 21:31 heures
Sous l'effet d'une canicule exceptionnelle, avec des températures dépassant les 40 degrés, la Grèce était mercredi la proie d'une quarantaine d'incendies.
Photo: PANAGIOTIS KOUROS
ATS/Blick

Les flammes immenses émergeant de la forêt et visibles de la mer témoignaient de la virulence du sinistre qui semblait incontrôlable, selon les pompiers, en raison du terrain accidenté et de l'absence de visibilité.

Alors que douze villages et hameaux menacés ont été évacués, trois moines ont refusé de quitter le monastère Saint-David, situé au sommet d'une montagne près de Rovies, dans le nord d'Eubée, ont précisé la police et les pompiers. «Les flammes sont hautes de 30 à 40 mètres et encerclent le monastère. Nous suffoquons à cause de la fumée», a déclaré un moine par téléphone à l'agence de presse grecque ANA.

«Nous les évacuerons de force» en cas de danger pour leur vie, a déclaré à l'AFP un officier de police. Les autorités ont appelé les habitants de Rovies et des villages proches à quitter leurs maisons et à se rassembler sur la plage, selon l'ANA.

85 personnes évacuées

Quelque 85 personnes s'étaient réunies mercredi après-midi sur la plage et ont été évacuées par la police portuaire, qui a mis cinq bateaux à disposition. Trois pompiers ont été légèrement blessés en luttant contre les flammes, selon les autorités.

Une centaine de pompiers, aidés de deux hélicoptères et de quatre avions bombardiers d'eau, ont été mobilisés pour lutter contre cet incendie, dont le front a été estimé à une vingtaine de kilomètres, selon la protection civile.

Mais «nous sommes complètement incapables d'intervenir ni par les airs ni par la terre», a déclaré le vice gouverneur de la région, Dimitris Vourdanos. «Il y a deux fronts principaux qui sont incontrôlables et plusieurs autres plus petits», a-t-il dit au quotidien Kathimerini.

Manque de moyens

Les maires de deux localités ont dénoncé le manque de moyens. «Nous prions les autorités de renforcer les forces aériennes et terrestres pour ne pas risquer des vies humaines», a déclaré Giorgos Tsapourniotis, maire de Limni, sur l'ANA. «Aucun moyen aérien n'a été déployé pour éteindre le feu», a accusé Argyris Liaskos, le maire ajdoint de Mantoudiou. «Au moins 150 maisons ont brûlé», a-t-il précisé sur Skai TV.

Sous l'effet d'une canicule exceptionnelle, avec des températures dépassant les 40 degrés, la Grèce était mercredi la proie d'une quarantaine d'incendies, selon le ministre adjoint de la protection civile Nikos Hardalias.

Un feu a pris près du village de l'ancienne Olympie à l'ouest de la péninsule du Péloponnèse, selon les pompiers. La ministre de la Culture, Lina Mendoni, et le ministre de la protection du citoyen, Michalis Chrysochoidis, devaient se rendre sur place en fin de journée pour évaluer les risques pour le site archéologique. Une centaine de soldats du feu y sont mobilisés, aidés de trois hélicoptères et de deux avions, selon la même source. Sept villages ont été évacués par précaution et une partie de la route principale entre Tripoli et Pyrgos a été fermée, selon les pompiers.

Le maire de l'ancienne Olympie, Giorgos Georgopoulos a dénoncé lui aussi sur Open TV le manque de moyens: «Nous avons besoin de plus de soutien aérien». Dans le cadre du mécanisme de protection civile de l'UE, deux avions de lutte contre les incendies en provenance de Chypre et deux autres venant de Suède doivent apporter leur soutien à la Grèce.

Sinistre maîtrisé à Rhodes

D'autres incendies étaient en cours en Chalcidique (nord) et dans le sud du Péloponnèse (ouest). Sur l'île de Rhodes, le sinistre a été maîtrisé mercredi. Un incendie qui s'était déclaré mardi aux portes d'Athènes était en passe d'être maîtrisé mercredi, après avoir détruit près de 1250 hectares de pinède au pied du Mont Parnès, selon Nikos Hardalias.

A Athènes, les autorités ont recommandé à tous de rester le plus possible à l'intérieur ou de porter un masque pour se protéger des cendres et des particules. Des dizaines de personnes avec des problèmes respiratoires ont fait appel aux urgences, selon les services sanitaires.

En Turquie, le feu a repris mercredi près d'une centrale thermique à Milas dans le sud du pays. Le feu a d'abord pu être maîtrisé mercredi grâce à deux avions bombardiers d'eau envoyés par l'Espagne et à des hélicoptères, qui ont déversé de l'eau sur les sommets boisés et zones résidentielles proches. Mais les flammes sont reparties dans l'après-midi.

«On vous supplie et vous avertit depuis des jours»

Le feu était à 500 mètres de la centrale, a affirmé un photographe de l'AFP sur place. Le maire de Milas, élu du principal parti d'opposition, a déclaré que les réservoirs d'hydrogène utilisés pour refroidir la centrale avaient été vidés et remplis d'eau par mesure de précaution. En colère, Muhammet Tokat a tweeté de nombreux messages: «On vous supplie et vous avertit depuis des jours. L'incendie a encerclé la centrale». Les images qui les accompagnent sont terrifiantes.

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«Nous demandons qu'un avion bombardier d'eau soit envoyé ici de manière urgente», indique un autre message. Le maire a encore ajouté: «Nous regardons le résultat de nos avertissements non pris en compte».

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