«C’est inutile et injuste», a réagi avec consternation la Fédération des étudiants neuchâtelois (FEN). «Le Conseil d’Etat prévoit, dans le mandat d’objectifs 2023-2026, de décréter une augmentation des taxes d’études semestrielles de près de 60%!», s'est insurgée l'association dans un communiqué publié il y a quelques jours.
Pour les Suisses, la taxe d’études semestrielle grimperait de 425 à 720 francs, auxquels s’ajoutent 75 francs de taxes diverses obligatoires. Pour les étrangers, le total grimperait de 790 à 970 francs. A la rentrée, la FEN avait déjà tiré la sonnette d’alarme en avertissant sur la «précarité estudiantine grandissante». «Cette importante charge supplémentaire va venir inutilement alourdir le budget des étudiants dans un contexte défavorable post-Covid doublé d’une inflation conséquente pour les postes de dépense principaux des étudiants», déplore la l'association. «Le Conseil d’Etat se trompe de cible», poursuit-elle. La FEN se désole de voir l'exécutif cantonal ne «pas se soucier de la problématique, bien au contraire!». C'est pourquoi elle demande au canton de Neuchâtel «d’examiner en profondeur cette problématique afin d’en tirer des solutions concrètes». Pour les étudiants, une telle hausse nuirait aussi à l’attractivité de l’université.
Rectorat et partis de gauche opposés
Le rectorat y est aussi opposé, lui qui a fait part au Conseil d’Etat «de son opposition résolue» dans un courrier adressé aux étudiants et aux collaborateurs de l’université. «Il s’agit d’une proposition que le Conseil d’Etat ne concrétisera assurément pas dans l’immédiat», peut-on y lire. «En tout cas pas avant le débat au Grand Conseil dont le Conseil d’Etat dit vouloir tenir compte avant de décider cette hausse ou non», note encore le rectorat de l'Université.
Les partis de gauche sont sur la même longueur d’onde. Ils ont dénoncé le projet un jour avant la FEN. «La proposition mettra non seulement à mal l’attractivité de l’université, mais une telle surcharge financière pèsera également lourdement sur les budgets des étudiants et de leurs familles», ont indiqué en commun le Parti socialiste, les Verts et le Parti ouvrier et populaire (POP). «La gauche neuchâteloise s’opposera vivement à cette mesure qui vise à combler le peu d’ambition du Conseil d’Etat sur ce dossier et à reporter sur les étudiants eux-mêmes ces mesures d’économie.»
Pour rappel, le gouvernement neuchâtelois a annoncé mi-décembre proposer au Grand Conseil de verser 200 millions de francs à l'UniNE pour la période 2023-2026, soit 50 millions par an, pour un budget annuel de l'ordre de 140 millions. L'université espérait une contribution de 54 millions pour continuer à rester compétitive.
(ATS)