Le parlement prend position
Les discriminations raciales liées aux coiffures ne seront plus tolérées

Coupe afro, tresses, dreadlocks: les élus de la Chambre américaine des représentants ont voté vendredi pour interdire tout type de discrimination raciale fondée sur les coupes de cheveux.
Publié: 18.03.2022 à 19:31 heures
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Dernière mise à jour: 19.03.2022 à 09:45 heures
Cori Bush a défendu la loi devant la Chambre.
Photo: Jeff Roberson

Ce projet de loi vise explicitement à protéger les Afro-Américains victimes de règlements leur imposant certaines coupes, notamment à l'école ou sur leur lieu de travail. «En tant que femme noire qui adore ses tresses, je sais ce que c'est de se sentir rejetée à cause de ma coupe de cheveux», a lancé l'élue du Missouri Cori Bush juste avant le vote.

Des coiffures jugées peu pro

Les exemples de ce type de discrimination sont nombreux aux Etats-Unis: fin 2019, un adolescent noir du Texas avait été suspendu de son lycée et menacé d'exclusion s'il ne coupait pas ses dreadlocks jugées trop longues, une sanction qui avait suscité de vifs débats et des accusations de préjugés racistes.

Lors d'un tournoi scolaire de lutte en décembre 2018, un arbitre avait aussi intimé à un lycéen noir de se couper les cheveux sous peine de disqualification, arguant que sa coiffure n'était pas réglementaire.

Des question plus importantes

Les détracteurs du projet de loi, comme le républicain Jim Jordan, ont toutefois accusé les démocrates de se «détourner des questions qui préoccupent les Américains» comme l'inflation ou le prix à la pompe.

«Je pense qu'il est entièrement possible de s'occuper des deux (chantiers) en même temps», lui a rétorqué l'élue noire Sheila Jackson Lee.

Le soutien du président

Le projet de loi bénéficie aussi du soutien de Joe Biden. «Le président estime que personne ne devrait se voir refuser la possibilité d'obtenir un emploi, de réussir à l'école ou sur son lieu de travail, de trouver un logement ou d'exercer ses droits en raison de la texture de ses cheveux ou de sa coupe», a souligné la Maison Blanche dans un communiqué.

Le texte prend désormais la route du Sénat où son sort est toutefois plus incertain. Plusieurs Etats américains ont déjà décidé de leur propre chef d'interdire les discriminations capillaires, à commencer par la Californie, à l'été 2019.

Et après n'avoir uniquement autorisé le chignon lisse comme coupe pour les femmes militaires durant des années, l'armée américaine a révisé ses normes en janvier 2021 pour mieux refléter la diversité dans ses rangs.

(ATS)

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