«Je vous ouvre ici mon cœur et mes projets», affirme Pierre Maudet sur Léman Bleu, vendredi à 19h face à Jérémy Seydoux. En réalité, ce sont plutôt ses comptes et son passé qui ont été rouverts ce soir sur le plateau du Geneva Show. Après l'annonce de sa candidature via l'hebdomadaire local «GHI» mercredi matin, ceci est la première interview de l'homme.
Sur l'écran, presque négligé, avec sa chemise ouverte en haut et une barbe de trois jours, il affirme que non, ce n'est pas par esprit de revanche qu'il veut revenir. Mais pour servir un peuple qui «m'a dit au revoir, mais pas adieu». Et cela malgré ses déboires passés.
«Est-ce que vous aimez contourner les règles? Quel est votre rapport à l'agent?», lance successivement le journaliste. «Ce n’est plus ça qui intéresse les gens aujourd’hui», réplique Maudet. L'argent, et le rapport du candidat à ce dernier, sera pourtant le principal sujet de l'interview. Il affirmera notamment: «Je suis content de payer mes impôts.»
De nombreux méfaits sont encore aujourd'hui reprochés au radical: que ce soit pour «l'affaire» Abu Dhabi de 2015, à propos de laquelle le Tribunal fédéral doit faire savoir prochainement s'il annule son acquittement, ou encore des négligences fiscales, qui l'avaient conduit à un rattrapage d'impôts notamment. Concernant le potentiel retour en arrière du tribunal, la posture de l'homme est claire: «Cette décision ne changera rien à mon projet politique.»
Qui a peur de Maudet?
Quant à la «loi Maudet», qui a profondément modifié le fonctionnement de la police genevoise, elle n'a été que brièvement évoquée. «Je confesse une erreur d’appréciation du caractère identitaire fort de la gendarmerie.» Mais il s'est en revanche félicité d'avoir réformé une loi datant de presque deux siècles.
«Ceux qui ont travaillé pour vous vous ont décrit comme contrôlant, humiliant» avance le journaliste. Interrogé sur une possible coopération avec les fonctionnaires restés en poste, et puis les ministres sortants, tout en reconnaissant des erreurs de management commises sous la pression de la crise sanitaire, Pierre Maudet joue l'apaisement: «Nous ne sommes pas une bande de copains. Comme dans le monde professionnel, on ne choisit pas ses collègues et il faut que l'intérêt commun soit une priorité», a-t-il affirmé.
Une liste très «populaire»
Vendredi après-midi, Pierre Maudet a mis fin à un certain suspens en révélant les noms de ses copilotes sur les réseaux sociaux. La liste contient pour l'heure quinze noms, douze hommes et trois femmes, avec des profils variés et s'inscrit dans un spectre politique large.
On retrouve notamment l'ancien élu socialiste Jean-Louis Fazio, l'ex-député PLR Charles Selleger ainsi que l'ancien patron de la chambre de commerce, le PLR Jacques Jeannerat. Ainsi que des professions aussi variées que garagiste, viticulteur, coiffeuse ou cadre.
Aujourd'hui, il ne manque plus qu'un programme au politicien qui se redonne une chance. Quels seraient ses projets, ses réponses aux crises? C'est l'ultime inconnue.